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| Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales | |
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ami de la Miséricorde consacré
Messages : 6690 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Mar 22 Aoû - 22:26 | |
| Rappel du premier message :ORAISON DÉDICATOIREDoux Jésus, mon Seigneur, mon Sauveur et mon Dieu, me voici prosterné devant votre Majesté, vouant et consacrant cet écrie à votre gloire.
Animez les paroles qui y sont de votre bénédiction, à ce que les âmes tour lesquelles je l'ai fait en puissent recevoir les inspirations sacrées que je leur désire, et particulièrement celle d'implorer sur moi votre immense Miséricorde, afin que, montrant aux autres le chemin de la dévotion en ce monde, je ne sois pas réprouvé et confondu éternellement en l'autre; ains qu'avec eux je chante à jamais pour cantique de triomphe, le mot que de tout mon coeur je prononce en témoignage de fidélité, parmi les hasards de cette vie mortelle :
VIVE JÉSUS, VIVE JÉSUS ! Oui, Seigneur Jésus, vivez et régnez en nos coeurs ès siècles des siècles. Ainsi soit-il.Mon cher Lecteur, je te prie de lire cette Préface pour ta satisfaction et la mienne. La bouquetière Glycéra savait si proprement diversifier la disposition et le mélange des fleurs, qu'avec les mêmes fleurs elle faisait une grande variété de bouquets, de sorte que le peintre Pausias demeura court, voulant contrefaire à l'envi cette diversité douvrage, car il ne sut changer sa peinture en tant de façons comme Glycéra faisait ses bouquets : ainsi le Saint-Esprit dispose et arrange avec tant de variété les enseignements de dévotion, qu'il donne par les langues et les plumes de ses serviteurs, que la doctrine étant toujours une même, les discours néanmoins qui s'en font sont bien différents, selon les diverses façons desquelles ils sont composés. Je ne puis, certes, ni veux, ni dois écrire en cette Introduction que ce qui a déjà été publié par nos prédécesseurs sur ce sujet; ce sont les mêmes fleurs que je te présente, mon Lecteur, mais le bouquet que j'en ai fait sera différent des leurs, à raison de la diversité de l'agencement dont il est façonné. Ceux qui ont traité de la dévotion ont presque tous regardé l'instruction des personnes fort retirées du commerce du monde, ou au moins ont enseigné une sorte de dévotion qui conduit à cette entière retraite. Mon intention est d'instruire ceux qui vivent ès villes, ès ménages, en la cour, et qui par leur condition sont obligés de faire une vie commune quant à l'extérieur, lesquels bien souvent, sous le prétexte d'une prétendue impossibilité, ne veulent seulement pas penser à l'entreprise de la vie dévote, leur étant avis que, comme aucun animal n'ose goûter de la graine de lherbe nommée Palma Christi, aussi nul homme ne doit prétendre à la palme de la piété chrétienne, tandis qu'il vit emmi la presse des affaires temporelles. Et je leur montre que comme les mères perles vivent emmi la mer sans prendre aucune goutte d'eau marine, et que vers les îles Chélidoines il y a des fontaines d'eau bien douce au milieu de la mer, et que les piraustes volent dedans les flammes sans brûler leurs ailes, ainsi peut une âme vigoureuse et constante vivre au monde sans recevoir aucune humeur mondaine, trouver des sources d'une douce piété au milieu des ondes amères de ce siècle, et voler entre les flammes des convoitises terrestres sans brûler les ailes des sacrés désirs de la vie dévote. Il est vrai que cela est malaisé, et c'est pourquoi je désirerais que plusieurs y employassent leur soin avec plus d'ardeur quon na pas fait jusques à présent; comme, tout faible que je suis, je m'essaie par cet écrit de contribuer quelque secours à ceux qui d'un coeur généreux feront cette digne entreprise. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
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ami de la Miséricorde consacré
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| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Lun 22 Jan - 22:26 | |
| QUATRIÈME PARTIE DE L'INTRODUCTION
CONTENANT LES AVIS NÉCESSAIRES CONTRE LES TENTATIONS PLUS ORDINAIRES
CHAPITRE I
QU'IL NE FAUT POINT S'AMUSER AUX PAROLES DES ENFANTS DU MONDEMa Philothée, tout cela n'est qu'un sot et vain babil; ces gens-là n'ont nul soin ni de votre santé ni de vos affaires. « Si vous étiez du monde, dit le Sauveur, le monde aimerait ce qui est sien; mais parce que vous n'êtes pas du monde, partant il vous hait. » Nous avons vu des gentilshommes et des dames passer la nuit entière, ains plusieurs nuits de suite, à jouer aux échecs et aux cartes. Y a-t-il une attention plus chagrine, plus mélancolique et plus sombre que celle-là, les mondains néanmoins ne disaient mot, les amis ne se mettaient point en peine; et pour la méditation d'une heure, ou pour nous voir lever un peu plus matin quà l'ordinaire pour nous préparer à la communion, chacun court au médecin, pour nous faire guérir de l'humeur hypocondriaque et de la jaunisse. On passera trente nuits à danser: nul ne s'en plaint ; et pour la veille seule de la nuit de Noël, chacun tousse et crie au ventre le jour suivant. Qui ne voit que le monde est un juge inique, gracieux et favorable pour ses enfants, mais âpre et rigoureux aux enfants de Dieu? Nous ne saurions être bien avec le monde, quen nous perdant avec lui. Il n'est pas possible que nous le contentions, car il est trop bizarre « Jean est venu, dit le Sauveur, ne mangeant ni buvant, et vous dites qu'il est endiablé; le Fils de lhomme est venu en mangeant et buvant, et vous dites qu'il est Samaritain. » Il est vrai, Philothée; si nous nous relâchons par condescendance à rire, jouer, danser avec le monde, il s'en scandalisera; si nous ne le faisons pas, il nous accusera d'hypocrisie ou mélancolie ; si nous nous parons, il l'interprétera à quelque dessein; si nous nous démettons, ce sera pour lui vileté de coeur; nos gaîtés seront par lui nommées dissolutions, et nos mortifications tristesses; et nous regardant ainsi de mauvais oeil, jamais nous ne pouvons lui être agréables. Il agrandit nos imperfections et publie que ce sont des péchés; de nos péchés véniels, il en fait des mortels; et nos péchés d'infirmité, il les convertit en péchés de malice. En lieu que, comme dit saint Paul, « la charité est bénigne », au contraire le monde est malin; au lieu que « la charité ne pense point de mal », au contraire le monde pense toujours mal ; et quand il ne peut accuser nos actions, ii accuse nos intentions. Soit que les moutons aient des cornes ou qu'ils n'en aient point, qu'ils soient blancs ou qu'ils soient noirs, le loup ne laissera pas de les manger, s'il peut. Quoi que nous fassions, le monde nous fera toujours la guerre: si nous sommes longuement devant le confesseur, il demandera que c'est que nous pouvons tant dire; si nous y sommes peu, il dira que nous ne disons pas tout. Il épiera tous nos mouvements, et pour une seule petite parole de colère, il protestera que nous sommes insupportables; le soin de nos affaires lui semblera avarice, et notre douceur, niaiserie ; et quant aux enfants du monde, leurs colères sont générosités, leurs avarices, ménages; leurs privautés, entretiens honorables : les araignes gâtent toujours l'ouvrage des abeilles. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
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| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Mar 23 Jan - 22:15 | |
| CHAPITRE I
QU'IL NE FAUT POINT S'AMUSER AUX PAROLES DES ENFANTS DU MONDELaissons cet aveugle, Philothée : qu'il crie tant quil voudra, comme un chat-huant, pour inquiéter les oiseaux du jour. Soyons fermes en nos desseins, invariables en nos résolutions; la persévérance fera bien voir si c'est à certes et tout de bon que nous sommes sacrifiés à Dieu et rangés à la vie dévote. Les comètes et les planètes sont presque également lumineuses en apparence; mais les comètes disparaissent en peu de temps, n'étant que de certains feux passagers, et les planètes ont une clarté perpétuelle : ainsi l'hypocrisie et la vraie vertu ont beaucoup de ressemblance en l'extérieur; mais on reconnaît aisément lune d'avec l'autre, parce que l'hypocrisie na point de durée et se dissipe comme la fumée en montant, mais la vraie vertu est toujours ferme et constante. Ce ne nous est pas une petite. commodité pour bien assurer le commencement de notre dévotion, que d'en recevoir de l'opprobre et de la calomnie; car nous évitons par ce moyen le péril de la vanité et de l'orgueil, qui sont comme les sages-femmes d'Egypte, auxquelles le Pharaon infernal a ordonné de tuer les enfants mâles d'Israël, le jour même de leur naissance. Nous sommes crucifiés au monde et le monde nous doit être crucifié; il nous tient pour fols: tenons-le pour insensé. CHAPITRE II
QUIL FAUT AVOIR BON COURAGELa lumière, quoique belle et désirable à nos yeux, les éblouit néanmoins, après qu'ils ont été en des longues ténèbres; et devant que l'on se voie apprivoisé avec les habitants de quelques pays, pour courtois et gracieux qu'ils soient, on s'y trouve aucunement étonné. Il se pourra bien faire, ma chère Philothée, qu'à ce changement de vie plusieurs soulèvements se feront en votre intérieur, et que ce grand et général adieu que vous avez dit aux folies et niaiseries du monde vous donnera quelque ressentiment de tristesse et découragement. Si cela vous arrive, ayez un peu de patience, je vous prie, car ce ne sera rien : ce n'est qu'un peu d'étonnement que la nouveauté vous apporte; passé cela, vous recevrez dix mille consolations. Il vous fâchera peut-être d'abord de quitter la gloire que les fols et moqueurs vous donnaient en vos vanités; mais, o Dieu, voudriez-vous bien perdre l'éternelle, que Dieu vous donnera en vérité? Les vains amusements et passe-temps, èsquels vous avez employé les années passées, se représenteront encore à votre coeur pour l'appâter et faire retourner de leur côté; mais auriez-vous bien le courage de renoncer à cette heureuse éternité pour des si trompeuses légèretés ? Croyez-moi, si vous persévérez, vous ne tarderez pas de recevoir des douceurs cordiales si délicieuses et agréables, que vous confesserez que le monde n'a que du fiel en comparaison de ce miel, et qu'un seul jour de dévotion vaut mieux que mille années de la vie mondaine. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
Messages : 6690 Date d'inscription : 18/05/2017
| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Mer 24 Jan - 22:44 | |
| CHAPITRE II
QUIL FAUT AVOIR BON COURAGEMais vous voyez que la montagne de la perfection chrétienne est extrêmement haute : «Eh! mon Dieu, ce dites-vous, comment pourrai-je monter? » Courage! Philothée, quand les petits mouchons des abeilles commencent à prendre forme, on les appelle nymphes: et lors, ils ne sauraient encore voler sur les fleurs, ni sur les monts, ni sur les collines voisines, pour amasser le miel, mais petit à petit, se nourrissant du miel que leurs mères ont préparé, ces petites nymphes prennent des ailes et se fortifient, en sorte que par après ils volent à la quête par tout le paysage. Il est vrai, nous sommes encore de petits mouchons en la dévotion : nous ne saurions monter selon notre dessein, qui n'est rien moindre que d'atteindre à la cime de la perfection chrétienne; mais si commençons-nous à prendre forme par nos désirs et résolutions ; les ailes nous commencent à sortir: il faut donc espérer qu'un jour nous serons abeilles spirituelles et que nous volerons; et tandis, vivons du miel de tant d'enseignements que les anciens dévots nous ont laissés, et prions Dieu qu'il nous donne des plumes comme de colombe, afin que non seulement nous puissions voler au temps de la vie présente, mais aussi nous reposer en l'éternité de la future. CHAPITRE III
DE LA NATURE DES TENTATIONS ET DE LA DIFFÉRENCE QU'IL Y A ENTRE SENTIR LA TENTATION ET CONSENTIR A ICELLEImaginez-vous, Philothée, une jeune princesse extrêmement aimée de son époux; et quelque méchant, pour la débaucher et souiller son lit nuptial, lui envoie quelque infâme messager d'amour, pour traiter avec elle son malheureux dessein. Premièrement, ce messager propose à cette princesse l'intention de son maître; secondement, la princesse agrée ou désagrée la proposition et l'ambassade; en troisième lieu, ou elle consent ou elle refuse. Ainsi Satan, le monde et la chair, voyant une âme épousée au Fils de Dieu, lui envoient des tentations et suggestions par lesquelles : 1. le péché lui est proposé; 2.. sur quoi, elle se plaît ou elle se déplaît; 3. enfin elle consent ou elle refuse; qui sont en somme les trois degrés pour descendre à l'iniquité : la tentation, la délectation et le consentement ; et bien que ces trois actions ne se connaissent pas si manifestement en toutes autres sortes de péchés, si est-ce qu'elles se connaissent palpablement aux grands et énormes péchés. Quand la tentation, de quelque péché que ce soit, durerait toute notre vie, elle ne saurait nous rendre désagréables à la divine Majesté, pourvu qu'elle ne nous plaise pas et que nous n'y consentions pas; la raison est, parce qu'en la tentation nous n'agissons pas, mais nous souffrons; et puisque nous n'y prenons point plaisir, nous ne pouvons aussi en avoir aucune sorte de coulpe. Saint Paul souffrit longuement les tentations de la chair, et tant s'en faut que pour cela il fût désagréable à Dieu, qu'au contraire Dieu était glorifié par icelles; la bienheureuse Angèle de Foligny sentait des tentations charnelles si cruelles, qu'elle fait pitié quand elle les raconte; grandes furent aussi les tentations que souffrit saint François et saint Benoît, lorsque l'un se jeta dans les épines et l'autre dans la neige, pour les mitiger ; et néanmoins ils ne perdirent rien de la grâce de Dieu pour tout cela, ains l'augmentèrent de beaucoup. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
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| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Ven 26 Jan - 5:01 | |
| CHAPITRE III
DE LA NATURE DES TENTATIONS ET DE LA DIFFÉRENCE QU'IL Y A ENTRE SENTIR LA TENTATION ET CONSENTIR A ICELLEIl faut donc être fort courageuse, Philothée, emmi les tentations, et ne se tenir jamais pour vaincue pendant quelles vous déplairont, en bien observant cette différence qu'il y a entre sentir et consentir, qui est qu'on les peut sentir, encore qu'elles nous déplaisent, mais on ne peut consentir sans qu'elles nous plaisent, puisque le plaisir, pour l'ordinaire, sert de degré pour venir au consentement. Que donc les ennemis de notre salut nous présentent tant qu'ils voudront d'amorces et d'appas, qu'ils demeurent toujours à la porte de notre coeur pour entrer, qu'ils nous fassent tant de propositions qu'ils voudront; mais tandis que nous aurons résolution de ne point nous plaire en tout cela, il n'est pas possible que nous offensions Dieu; non plus que le prince, époux de la princesse que j'ai représentée ne lui peut savoir mauvais gré du message qui lui est envoyé, si elle n'y a pris aucune sorte de plaisir. Il y a néanmoins cette différence entre l'âme et cette princesse pour ce sujet, que la princesse, ayant ouï la proposition déshonnête, peut si bon lui semble, chasser le messager et ne le plus ouïr; mais il n'est pas toujours au pouvoir de l'âme de ne point sentir la tentation, bien qu'il soit toujours en son pouvoir de ne point y consentir; c'est pourquoi, encore que la tentation dure et persévère longtemps, elle ne peut nous nuire, tandis quelle nous est désagréable. Mais quant à la délectation qui peut suivre la tentation, pour autant que nous avons deux parties en notre âme, l'une inférieure et l'autre supérieure, et que l'inférieure ne suit pas toujours la supérieure ains fait son cas à part, il arrive maintes fois que la partie inférieure se plaît en la tentation, sans le consentement, ains contre le gré de la supérieure: c'est la dispute et la guerre que l'apôtre saint Paul décrit, quand il dit que « sa chair convoite contre son esprit », qu'il y a « une loi des membres et une loi de l'esprit », et semblables choses. Avez-vous jamais vu, Philothée, un grand brasier de feu couvert de cendres ? Quand on vient dix ou douze heures après pour y chercher du feu, on n'en trouve qu'un peu au milieu du foyer, et encore on a peine de le trouver ; il y était néanmoins, puisqu'on l'y trouve, et avec icelui on peut rallumer tous les autres charbons déjà éteints. C'en est de même de la charité, qui est notre vie spirituelle, parmi les grandes et violentes tentations : car la tentation jetant sa délectation en la partie inférieure, couvre, ce semble, toute l'âme de cendres, et réduit l'amour de Dieu au petit pied, car il ne paraît plus en nulle part sinon au milieu du coeur, au fin fond de l'esprit; encore semble-t-il quil n'y soit pas, et a-t-on peine de le trouver. Il y est néanmoins en vérité, puisque, quoique tout soit en trouble en notre âme et en notre corps, nous avons la résolution de ne point consentir au péché ni à la tentation, et que la délectation qui plaît à notre homme extérieur déplaît à l'intérieur, et quoiqu'elle soit tout autour de notre volonté, si n'est-elle pas dans icelle: en quoi l'on voit que telle délectation est involontaire, et étant telle ne peut être péché. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse am de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
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| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Ven 26 Jan - 22:08 | |
| CHAPITRE IV
DEUX BEAUX EXEMPLES SUR CE SUJETIl vous importe tant de bien entendre ceci, que je ne ferai nulle difficulté de métendre à l'expliquer. Le jeune homme, duquel parle saint Jérôme, qui couché et attaché avec des écharpes de soie bien délicatement sur un lit mollet, était provoqué par toutes sortes de vilains attouchements et attraits d'une impudique femme, qui était couchée avec lui exprès pour ébranler sa constance, ne devait-il pas sentir d'étranges accidents ? ses sens ne devaient-ils pas être saisis de la délectation, et son imagination extrêmement occupée de cette présence des objets voluptueux ? Sans doute, et néanmoins parmi tant de troubles, emmi un si terrible orage de tentations et entre tant de voluptés qui sont tout autour de lui, il témoigne que son coeur n'est point vaincu et que sa volonté n'y consent nullement, puisque son esprit voyant tout rebellé contre lui, et n'ayant plus aucune des parties de son corps à son commandement sinon la langue, il se la coupa avec les dents et la cracha sur le visage de cette vilaine âme, qui tourmentait la sienne plus cruellement par la volupté, que les bourreaux n'eussent jamais su faire par les tourments; aussi le tyran, qui se défiait de la vaincre par les douleurs, pensait la surmonter par ces plaisirs. L'histoire du combat de sainte Catherine de Sienne en un pareil sujet est du tout admirable: en voici le sommaire. Le malin esprit eut congé de Dieu d'assaillir la pudicité de cette sainte vierge, avec la plus grande rage qu'il pourrait, pourvu toutefois quil ne la touchât point. Il fit donc toutes sortes dimpudiques suggestions à son coeur, et pour tant plus l'émouvoir, venant avec ses compagnons en forme dhommes et de femmes, il faisait mille et mille sortes de charnalités et lubricités à sa vue; ajoutant des paroles et semonces très déshonnêtes, et bien que toutes ces choses fussent extérieures, si est-ce que par le moyen des sens elles pénétraient bien avant dedans le coeur de la vierge, lequel, comme elle confessait elle-même, en était tout plein, ne lui restant plus que la fine pure volonté supérieure, qui ne fût agitée de cette tempête de vilenie et délectation charnelle. Ce qui dura fort longuement, jusques à tant qu'un jour Notre Seigneur lui apparut, et elle lui dit: « Où étiez-vous, mon doux Seigneur, quand mon coeur était plein de tant de ténèbres et d'ordures? » A quoi il répondit « J'étais dedans ton coeur, ma fille. » « Et comment, répliqua-t-elle, habitez-vous dedans mon coeur, dans lequel il y avait tant de vilenies ? habitez-vous donc en des lieux si déshonnêtes? » Et Notre Seigneur lui dit : « Dis-moi, ces tiennes sales cogitations de ton coeur te donnaient-elles plaisir ou tristesse, amertume ou délectation? » Et elle dit: « Extrême amertume et tristesse. » Et lui répliqua: « Qui était celui qui mettait cette grande amertume et tristesse dedans ton coeur, sinon moi qui demeurais caché dedans le milieu de ton âme ? Crois, ma fille, que si je n'eusse pas été présent, ces pensées, qui étaient autour de ta volonté et ne pouvaient l'expugner, l'eussent sans doute surmontée et seraient entrées dedans, eussent été reçues avec plaisir par ton libéral arbitre, et ainsi eussent donné la mort à ton âme; mais parce que j'étais dedans, je mettais ce déplaisir et cette résistance en ton coeur par laquelle il se refusait tant qu'il pouvait à la tentation, et ne pouvant pas tant qu'il voulait, il en sentait un plus grand déplaisir et une plus grande haine contre icelle et contre soi-même; et ainsi ces peines étaient un grand mérite et un grand accroissement de ta vertu et de ta force.» Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
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| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Dim 28 Jan - 0:21 | |
| CHAPITRE IV
DEUX BEAUX EXEMPLES SUR CE SUJETVoyez-vous, Philothée, comme ce feu était couvert de la cendre, et que la tentation et délectation était même entrée dedans le coeur et avait environné la volonté, laquelle seule, assistée de son Sauveur, résistait par des amertumes, des déplaisirs et détestations du mal qui lui était suggéré, refusant perpétuellement son consentement au péché qui l'environnait. O Dieu, quelle détresse a une âme qui aime Dieu, de ne savoir seulement pas s'il est en elle ou non, et si l'amour divin, pour lequel elle combat, est du tout éteint en elle, ou non! Mais c'est la fine fleur de la perfection de l'amour céleste que de faire souffrir et combattre l'amant pour l'amour, sans savoir s'il a l'amour pour lequel et par lequel il combat. CHAPITRE V
ENCOURAGEMENT A L'AME QUI EST ÈS TENTATIONSMa Philothée, ces grands assauts et ces tentations si puissantes ne sont jamais permises de Dieu que contre les âmes, lesquelles il veut élever à son pur et excellent amour ; mais il ne s'ensuit pas pourtant, qu'après cela elles soient assurées d'y parvenir, car il est arrivé maintes fois, que ceux qui avaient été constants en de si violentes attaques, ne correspondant pas par après fidèlement à la faveur divine, se sont trouvés vaincus en des bien petites tentations. Ce que je dis, afin que, s'il vous arrive jamais d'être affligée de si grande tentation, vous sachiez que Dieu vous favorise d'une faveur extraordinaire, par laquelle il déclare qu'il vous veut agrandir devant sa face, et que néanmoins vous soyez toujours humble et craintive, ne vous assurant pas de pouvoir vaincre les menues tentations après avoir surmonté les grandes, sinon par une continuelle fidélité à l'endroit de sa Majesté. Quelques tentations donc qui vous arrivent et quelque délectation qui s'ensuive, tandis que votre volonté refusera son consentement, non seulement à la tentation mais encore à la délectation, ne vous troublez nullement, car Dieu n'en est point offensé. Quand un homme est pâmé, et qu'il ne rend plus aucun témoignage de vie, on lui met la main sur le coeur, et pour peu que l'on y sente de mouvement, on juge qu'il est en vie et que, par le moyen de quelque eau précieuse et de quelque épithème, on peut lui faire reprendre force et sentiment. Ainsi arrive-t-il quelquefois que, par la violence des tentations, il semble que notre âme est tombée en une défaillance totale de ses forces, et que comme pâmée elle n'a plus ni vie spirituelle ni mouvement; mais si nous voulons connaître ce que c'en est, mettons la main sur le coeur : considérons si le coeur et la volonté font leur devoir à refuser de consentir et suivre la tentation et délectation; car pendant que le mouvement du refus est dedans notre coeur, nous sommes assurés que la charité, vie de notre âme, est en nous, et que Jésus-Christ notre Sauveur se trouve dans notre âme, quoique caché et couvert; si que, moyennant l'exercice continuel de l'oraison, des sacrements et de la confiance en Dieu, nos forces reviendront en nous et nous vivrons d'une vie entière et délectable. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
Messages : 6690 Date d'inscription : 18/05/2017
| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Dim 28 Jan - 22:13 | |
| CHAPITRE VI
COMME LA TENTATION ET DÉLECTATION PEUVENT ÊTRE PÉCHÉLa princesse de laquelle nous avons parlé ne peut mais de la recherche déshonnête qui lui est faite, puisque, comme nous avons présupposé, elle lui arrive contre son gré; mais si au contraire elle avait par quelques attraits donné sujet à la recherche, ayant voulu donner de l'amour à celui qui la muguette, indubitablement elle serait coupable de la recherche même. Et quoiquelle en fît la délicate, elle ne laisserait pas d'en mériter du blâme et de la punition. Ainsi arrive-t-il quelquefois, que la seule tentation nous met en péché, parce que nous sommes cause dicelle. Par exemple, je sais que jouant j'entre volontiers en rage et blasphème, et que le jeu me sert de tentation à cela: je pèche toutes fois et quantes que je jouerai, et suis coupable de toutes les tentations qui m'arriveront au jeu. De même, si je sais que quelque conversation m'apporte de la tentation et de la chute, et j'y vais volontairement, je suis indubitablement coupable de toutes les tentations que j'y recevrai. Quand la délectation qui arrive de la tentation peut être évitée, c'est toujours péché de la recevoir, selon que le plaisir que l'on y prend et le consentement que l'on y donne est grand ou petit, de longue et de petite durée. C'est toujours chose blâmable à la jeune princesse, de laquelle nous avons parlé, si non seulement elle écoute la proposition sale et déshonnête qui lui est faite, mais encore, après l'avoir ouïe, elle prend plaisir en icelle, entretenant son coeur avec contentement sur cet objet; car bien qu'elle ne veuille pas consentir à l'exécution réelle de ce qui lui est proposé, elle consent néanmoins à lapplication spirituelle de son coeur par le contentement qu'elle y prend, et c'est toujours chose déshonnête d'appliquer ou le coeur ou le corps à chose déshonnête; ains la déshonnêteté consiste tellement à l'application du coeur, que sans icelle l'application du corps ne peut être péché. Quand donc vous serez tentée de quelque péché, considérez si vous avez donné volontairement sujet d'être tentée, et lors la tentation même vous met en état de péché, pour le hasard auquel vous vous êtes jetée. Et cela s'entend, si vous avez pu éviter commodément l'occasion, et que vous ayez prévu ou dû prévoir l'arrivée de la tentation, elle ne peut aucunement vous être imputée à péché. Quand la délectation qui suit la tentation a pu être évitée, et que néanmoins on ne l'a pas évitée, il y a toujours quelque sorte de péché, selon que l'on y a peu ou prou arrêté, et selon la cause du plaisir que nous y avons pris.Une femme, laquelle n'ayant point donné de sujet d'être muguetée, prend néanmoins plaisir à l'être, ne laisse pas d'être blâmable, si le plaisir qu'elle y prend n'a point d'autre cause que la muguetterie. Par exemple, si le galant qui lui veut donner de l'amour sonnait exquisement bien du luth et qu'elle prît plaisir, non pas à la recherche qui est faite de son amour, mais à l'harmonie et douceur du son du luth, il n'y aurait point de péché, bien qu'elle ne devrait pas continuer longuement en ce plaisir, de peur de faire passage dicelui à la délectation de la recherche. De même donc, si quelqu'un me propose quelque stratagème plein d'invention et d'artifice pour me venger de mon ennemi, et que je ne prenne pas plaisir ni ne donne aucun consentement à la vengeance qui m'est proposée, mais seulement à la subtilité de l'invention de l'artifice, sans doute je ne pèche point, bien qu'il ne soit pas expédient que je m'amuse beaucoup à ce plaisir, de peur que petit à petit il ne me porte à quelque délectation de la vengeance même. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
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| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Lun 29 Jan - 23:03 | |
| CHAPITRE VI
COMME LA TENTATION ET DÉLECTATION PEUVENT ÊTRE PÉCHÉOn est quelquefois surpris de quelque chatouillement de délectation qui suit immédiatement la tentation, devant que bonnement on s'en soit pris garde; et cela ne peut être pour le plus qu'un bien léger péché véniel, lequel se rend plus grand si, après que l'on s'est aperçu du mal où l'on est, on demeure par négligence quelque temps à marchander avec la délectation, si l'on doit l'accepter ou la refuser ; et encore plus grand si, en s'en apercevant, on demeure en icelle quelque temps par vraie négligence, sans nulle sorte de propos de la rejeter. Mais lorsque volontairement et de propos délibéré nous sommes résolus de nous plaire en telles délectations, ce propos même délibéré est un grand péché, si l'objet pour lequel nous avons délectation est notablement mauvais. C'est un grand vice à une femme de vouloir entretenir de mauvaises amours, quoiqu'elle ne veuille jamais s'adonner réellement à l'amoureux. CHAPITRE VII
REMÈDES AUX GRANDES TENTATIONSSitôt que vous sentez en vous quelques tentations, faites comme les petits enfants, quand ils voient le loup ou l'ours en la campagne; car tout aussitôt, ils courent entre les bras de leur père et de leur mère, ou pour le moins les appellent à leur aide et secours. Recourez de même à Dieu, réclamant sa Miséricorde et son secours: c'est le remède que Notre Seigneur enseigne: « Priez, afin que vous nentriez point en tentation. » Si vous voyez que néanmoins la tentation persévère ou qu'elle accroisse, courez en esprit embrasser la sainte Croix, comme si vous voyiez Jésus-Christ crucifié devant vous; protestez que vous ne consentirez point à la tentation et demandez-lui secours contre icelle, et continuez toujours à protester de ne vouloir point consentir, tandis que la tentation durera. Mais en faisant ces protestations et ces refus de consentement, ne regardez point au visage de la tentation, ains seulement regardez Notre Seigneur; car si vous regardez la tentation, principalement quand elle est forte, elle pourrait ébranler votre courage. Divertissez votre esprit par quelques occupations bonnes et louables; car ces occupations, entrant dedans votre coeur et prenant place, elles chasseront les tentations et suggestions malignes. Le grand remède contre toutes tentations, grandes ou petites, c'est de déployer son coeur, et de communiquer les suggestions, ressentiments et affections que nous avons, à notre directeur; car notez que la première condition que le malin fait avec l'âme qu'il veut séduire, c'est du silence, comme font ceux qui veulent séduire les femmes et les filles, qui de prime abord défendent qu'elles ne communiquent point les propositions aux pères ni aux maris: où au contraire Dieu, en ses inspirations, demande sur toutes choses que nous les fassions reconnaître par nos supérieurs et conducteurs. Que si, après tout cela, la tentation s'opiniâtre à nous travailler et persécuter, nous n'avons rien à faire, sinon à nous opiniâtrer de notre côté en la protestation de ne vouloir point consentir; car, comme les filles ne peuvent être mariées, pendant qu'elles disent que non, ainsi l'âme, quoique troublée, ne peut jamais être offensée, pendant qu'elle dit que non. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
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| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Mer 31 Jan - 6:43 | |
| CHAPITRE VII
REMÈDES AUX GRANDES TENTATIONSNe disputez point avec votre ennemi et ne lui répondez jamais une seule parole, sinon celle que Notre Seigneur lui répondit, avec laquelle il le confondit: « Arrière, o Satan, tu adoreras le Seigneur ton Dieu et à lui seul serviras. » Et comme la chaste femme ne doit répondre un seul mot, ni regarder en face le vilain poursuivant qui lui propose quelque déshonnêteté, mais le quittant tout court, doit à même instant retourner son coeur du côté de son époux, et rejurer la fidélité qu'elle lui a promise, sans s'amuser à barguigner, ainsi la dévote âme, se voyant assaillie de quelque tentation, ne doit nullement s'amuser à disputer ni répondre, mais tout simplement se retourner du côté de Jésus-Christ son époux, et lui protester derechef de sa fidélité, et de vouloir être à jamais uniquement toute sienne. CHAPITRE VIII
QU'IL FAUT RÉSISTER AUX MENUES TENTATIONSQuoiqu'il faille combattre les grandes tentations avec un courage invincible, et que la victoire que nous en rapportons nous soit extrêmement utile, si est-ce néanmoins quà l'aventure on fait plus de profit à bien combattre les petites; car, comme les grandes surpassent en qualité, les petites aussi surpassent si démesurément en nombre, que la victoire dicelles peut être comparable à celle des plus grandes. Les loups et les ours sont sans doute plus dangereux que les mouches, mais si nous ne font-ils pas tant d'importunité et d'ennui, ni n'exercent pas tant notre patience. C'est chose bien aisée que de s'empêcher du meurtre, mais c'est chose difficile d'éviter les menues colères, desquelles les occasions se présentent à tout moment. C'est chose bien aisée à un homme ou à une femme de s'empêcher de l'adultère, mais ce n'est pas chose si facile de s'empêcher des oeillades, de donner ou recevoir de l'amour, de procurer des grâces et menues faveurs, de dire et recevoir des paroles de cajolerie. Il est bien aisé de ne point donner de corrival au mari ni de corrivale à la femme, quant au corps, mais il n'est pas si aisé de n'en point donner quant au coeur; bien aisé, de ne point souiller le lit du mariage, mais bien malaisé de ne point intéresser l'amour du mariage; bien aisé, de ne point dérober le bien dautrui, mais malaisé de ne point le mugueter et convoiter; bien aisé, de ne point dire de faux témoignage en jugement, mais malaisé de ne point mentir en conversation; bien aisé, de ne point s'enivrer, mais malaisé d'être sobre; bien aisé, de ne point désirer la mort d'autrui, mais malaisé de ne point désirer son incommodité; bien aisé, de ne le point diffamer, mais malaisé de ne le point mépriser. Bref, ces menues tentations de colères, de soupçons, de jalousie, d'envie, d'amourettes, de folâtrerie, de vanités, de duplicités, d'afféterie, d'artifices, de cogitations déshonnêtes, ce sont les continuels exercices de ceux mêmes qui sont plus dévots et résolus: c'est pourquoi, ma chère Philothée, il faut qu'avec grand soin et diligence nous nous préparions à ce combat; et soyez assurée qu'autant de victoires que nous rapportons contre ces petits ennemis, autant de pierres précieuses seront mises en la couronne de gloire, que Dieu nous prépare en son paradis. C'est pourquoi je dis, qu'attendant de bien et vaillamment combattre les grandes tentations, si elles viennent, il nous faut bien et dignement défendre de ces menues et faibles attaques. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
Messages : 6690 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Mer 31 Jan - 23:08 | |
| CHAPITRE IX
COMME IL FAUT REMÉDIER AUX MENUES TENTATIONSOr donc, quant à ces menues tentations de vanité, de soupçon, de chagrin, de jalousie, d'envie, d'amourettes, et semblables tricheries qui, comme mouches et moucherons, viennent passer devant nos yeux, et tantôt nous piquer sur la joue, tantôt sur le nez, parce qu'il est impossible d'être tout à fait exempt de leur importunité, la meilleure résistance qu'on leur puisse faire, c'est de ne s'en point tourmenter ; car tout cela ne peut nuire, quoiqu'il puisse faire de l'ennui, pourvu que l'on soit bien résolu de vouloir servir Dieu. Méprisez donc ces menues attaques et ne daignez pas seulement penser à ce qu'elles veulent dire, mais laissez-les bourdonner autour de vos oreilles tant qu'elles voudront, et courir çà et là autour de vous, comme l'on fait des mouches; et quand elles viendront vous piquer, et que vous les verrez aucunement s'arrêter en votre coeur, ne faites autre chose que de tout simplement les ôter, non point combattant contre elles, ni leur répondant, mais faisant des actions contraires, quelles qu'elles soient, et spécialement de l'amour de Dieu. Car si vous me croyez, vous ne vous opiniâtrerez pas à vouloir opposer la vertu contraire, à la tentation que vous sentez, parce que ce serait quasi vouloir disputer avec elle. Mais après avoir fait une action de cette vertu directement contraire, si vous avez eu le loisir de reconnaître la qualité de la tentation, vous ferez un simple retour de votre coeur, du côté de Jésus-Christ crucifié, et par une action d'amour en son endroit, vous lui baiserez les sacrés pieds. C'est le meilleur moyen de vaincre l'ennemi, tant ès petites quès grandes tentations; car l'amour de Dieu contenant en soi toutes les perfections de toutes les vertus, et plus excellemment que les vertus mêmes, il est aussi un plus souverain remède contre tous vices ; et votre esprit s'accoutumant en toutes tentations de recourir à ce rendez-vous général, ne sera point obligé de regarder et examiner quelles tentations il a; mais simplement se sentant troublé, il s'accoisera en ce grand remède, lequel outre cela est si épouvantable au malin esprit, que quand il voit que ses tentations nous provoquent à ce divin amour, il cesse de nous en faire. Et voilà quant aux menues et fréquentes tentations, avec lesquelles qui voudrait s'amuser par le menu, il se morfondrait et ne ferait rien. CHAPITRE X
COMME IL FAUT FORTIFIER SON COEUR CONTRE LES TENTATIONSConsidérez de temps en temps quelles passions dominent le plus en votre âme; les ayant découvertes, prenez une façon de vivre qui leur soit toute contraire, en pensées, en paroles et en oeuvres. Par exemple, si vous vous sentez inclinée à la passion de la vanité, faites souvent des pensées de la misère de cette vie humaine; combien ces vanités seront ennuyeuses à la conscience, au jour de la mort; combien elles sont indignes dun coeur généreux; que ce ne sont que badineries et amusements de petits enfants, et semblables choses. Parlez souvent contre la vanité; et encore qu'il vous semble que ce soit à contrecoeur, ne laissez pas de la bien mépriser, car par ce moyen vous vous engagerez même de réputation au parti contraire; et à force de dire contre quelque chose, nous nous émouvons à la haïr, bien qu'au commencement nous lui eussions de l'affection. Faites des oeuvres d'abjection et d'humilité le plus que vous pourrez, encore qu'il vous semble que ce soit à regret; car par ce moyen vous vous habituez à l'humilité et affaiblissez votre vanité, en sorte que quand la tentation viendra, votre inclination ne la pourra pas tant favoriser, et vous aurez plus de force pour la combattre. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
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Messages : 6690 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Jeu 1 Fév - 22:14 | |
| CHAPITRE X
COMME IL FAUT FORTIFIER SON COEUR CONTRE LES TENTATIONSSi vous êtes inclinée à l'avarice, pensez souvent à la folie de ce péché qui nous rend esclaves de ce qui n'est créé que pour nous servir; qu'à la mort aussi bien faudra-t-il tout quitter, et le laisser entre les mains de tel qui le dissipera, ou auquel cela servira de ruine et de damnation, et semblables pensées. Parlez fort contre lavarice, louez fort le mépris du inonde, violentez-vous à faire souvent des aumônes et des charités, et à laisser écouler quelques occasions d'assembler. Si vous êtes sujette à vouloir donner ou recevoir de l'amour, pensez souvent combien cet amusement est dangereux, tant pour vous que pour les autres ; combien c'est une chose indigne de profaner et employer à passe-temps la plus noble affection qui soit en notre âme; combien cela est sujet au blâme d'une extrême légèreté d'esprit. Parlez souvent en faveur de la pureté et simplicité de coeur, et faites aussi le plus qu'il vous sera possible des actions conformes à cela, évitant toutes afféteries et muguetteries. En somme, en temps de paix, c'est-à-dire lorsque les tentations du péché, auquel vous êtes sujette, ne vous presseront pas, faites force actions de la vertu contraire, et si les occasions ne se présentent, allez au-devant d'elles pour les rencontrer; car par ce moyen vous renforcerez votre coeur contre la tentation future. CHAPITRE XI
DE L'INQUIÉTUDEL'inquiétude n'est pas une simple tentation, mais une source de laquelle et par laquelle plusieurs tentations arrivent : j'en dirai donc quelque chose. La tristesse n'est autre chose que la douleur d'esprit que nous avons du mal, qui est en nous contre notre gré, soit que le mal soit extérieur, comme pauvreté, maladie, mépris, soit qu'il soit intérieur, comme ignorance, sécheresse, répugnance, tentation. Quand donc l'âme sent qu'elle a quelque mal, elle se déplaît de l'avoir, et voilà la tristesse; et tout incontinent, elle désire d'en être quitte et davoir les moyens de s'en défaire; et jusques ici elle a raison, car naturellement chacun désire le bien, et fuit ce qu'il pense être mal. Si l'âme cherche les moyens d'être délivrée de son mal pour l'amour de Dieu, elle les cherchera avec patience, douceur, humilité et tranquillité, attendant sa délivrance plus de la bonté et providence de Dieu que de sa peine, industrie ou diligence; si elle cherche sa délivrance pour l'amour-propre, elle s'empressera et s'échauffera à la quête des moyens, comme si ce bien dépendait plus d'elle que de Dieu : je ne dis pas qu'elle pense cela, mais je dis qu'elle s'empresse comme si elle le pensait. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
Messages : 6690 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Ven 2 Fév - 23:33 | |
| CHAPITRE XI
DE L'INQUIÉTUDEQue si elle ne rencontre pas soudain ce qu'elle désire, elle entre en des grandes inquiétudes et impatiences, lesquelles nôtant pas le mal précédent, ains au contraire l'empirant, l'âme entre en une angoisse et détresse démesurée, avec une défaillance de courage et de force telle, qu'il lui semble que son mal nait plus de remède. Vous voyez donc que la tristesse, laquelle au commencement est juste, engendre l'inquiétude; et l'inquiétude engendre par après un surcroît de tristesse qui est extrêmement dangereux. L'inquiétude est le plus grand mal qui arrive en l'âme, excepté le péché; car, comme les séditions et troubles intérieurs d'une république la ruinent entièrement, et l'empêchent qu'elle ne puisse résister à l'étranger, ainsi notre coeur étant troublé et inquiété en soi-même, perd la force de maintenir les vertus qu'il avait acquises, et quant et quant le moyen de résister aux tentations de l'ennemi, lequel fait alors toutes sortes d'efforts pour pêcher, comme l'on dit, en eau trouble. L'inquiétude provient d'un désir déréglé d'être délivré du mal que l'on sent, ou d'acquérir le bien que l'on espère; et néanmoins il n'y a rien qui empire plus le mal et qui éloigne plus le bien, que l'inquiétude et empressement. Les oiseaux demeurent pris dedans les filets et lacs, parce que s'y trouvant engagés ils se débattent et remuent déréglément pour en sortir, ce que faisant ils s'enveloppent toujours tant plus. Quand donc vous serez pressée du désir d'être délivrée de quelque mal ou de parvenir à quelque bien, avant toute chose mettez votre esprit en repos et tranquillité, faites rasseoir votre jugement et votre volonté; et puis, tout bellement et doucement, pourchassez l'issue de votre désir, prenant par ordre les moyens qui seront convenables ; et quand je dis tout bellement, je ne veux pas dire négligemment, mais sans empressement, trouble et inquiétude; autrement en lieu d'avoir l'effet de votre désir, vous gâterez tout et vous embarrasserez plus fort. « Mon âme est toujours en mes mains, o Seigneur, et je n'ai point oublié votre loi », disait David. Examinez plus d'une fois le jour, mais au moins le soir et le matin, si vous avez votre âme en vos mains, ou si quelque passion et inquiétude vous la point ravie; considérez si vous-avez votre coeur à votre commandement, ou bien s'il est point échappé de vos mains, pour s'engager à quelque affection déréglée d'amour, de haine, d'envie, de convoitise, de crainte, d'ennui, de joie. Que s'il est égaré, avant toutes choses, cherchez-le et le ramenez tout belle-ment en la présence de Dieu, remettant vos affections et désirs sous l'obéissance et conduite de sa divine volonté. Car, comme ceux qui craignent de perdre quelque chose qui leur est précieuse, la tiennent bien serrée en leur main, ainsi, à l'imitation de ce grand roi, nous devons toujours dire: « O mon Dieu, mon âme est au hasard ; c'est pourquoi je la porte toujours en mes mains, et en cette sorte, je n'ai point oublié votre sainte loi. » Ne permettez pas à vos désirs, pour petits qu'ils soient et de petite importance, qu'ils vous inquiètent; car après les petits, les grands et plus importants trouveront votre coeur plus disposé au trouble et dérèglement. Quand vous sentirez arriver l'inquiétude, recommandez-vous à Dieu et résolvez-vous de ne rien faire du tout de ce que votre désir requiert de vous,que l'inquiétude ne soit totalement passée, sinon que ce fût chose qui ne se pût différer; et alors il faut, avec un doux et tranquille effort, retenir le courant de votre désir, l'attrempant et modérant tant qu'il vous sera possible, et sur cela, faire la chose non selon votre désir, mais selon la raison. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
Messages : 6690 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Dim 4 Fév - 6:07 | |
| CHAPITRE XI
DE L'INQUIÉTUDESi vous pouvez découvrir votre inquiétude à celui qui conduit votre âme, ou au moins à quelque confident et dévot ami, ne doutez point que tout aussitôt vous ne soyez accoisée; car la communication des douleurs de coeur fait le même effet en l'âge, que la saignée fait au corps de celui qui est en fièvre continue : c'est le remède des remèdes. Aussi le roi saint Louis donna cet avis à son fils: « Si tu as en ton coeur aucun malaise, dis-le incontinent à ton confesseur ou à aucune bonne personne, et ains pourras ton mal légèrement porter, par le réconfort quil te donnera. » CHAPITRE XII
DE LA TRISTESSE« La tristesse qui est selon Dieu, dit saint Paul, opère la pénitence pour le salut; la tristesse du monde opère la mort. » La tristesse donc peut être bonne et mauvaise, selon les diverses productions qu'elle fait en nous. Il est vrai qu'elle en fait plus de mauvaises que de bonnes, car elle n'en fait que deux bonnes, à savoir: m Miséricorde et pénitence; et il y en a six mauvaises, à savoir: angoisse, paresse, indignation, jalousie, envie et impatience; qui a fait dire au Sage: « La tristesse en tue beaucoup, et n'y a point de profit en icelle », parce que, pour deux bons ruisseaux qui proviennent de la source de tristesse, il y en a six qui sont bien mauvais. L'ennemi se sert de la tristesse pour exercer ses tentations à l'endroit des bons; car, comme il tâche de faire réjouir les mauvais en leur péché, aussi tâche-t-il d'attrister les bons en leurs bonnes oeuvres; et comme il ne peut procurer le mal qu'en le faisant trouver agréable, aussi ne peut-il détourner du bien, qu'en le faisant trouver désagréable. Le malin se plaît en la tristesse et mélancolie, parce qu'il est triste et mélancolique et le sera éternellement: dont il voudrait que chacun fût comme lui. La mauvaise tristesse trouble lâme, la met en inquiétude, donne des craintes déréglées, dégoûte de l'oraison, assoupit et accable le cerveau, prive l'âme de conseil, de résolution, de jugement et de courage, et abat les forces: bref, elle est comme un dur hiver qui fauche toute la beauté de la terre et engourdit tous les animaux; car elle ôte toute suavité de l'âme, et la rend presque percluse et impuissante en toutes ses facultés. Si jamais il vous arrivait, Philothée, d'être atteinte de cette mauvaise tristesse, pratiquez les ! Remèdes suivants : « Quelqu'un est-il triste, dit saint Jacques, qu'il prie » : la prière est un souverain remède, car elle élève l'esprit en Dieu, qui est notre unique joie et consolation; mais en priant, usez d'affections et paroles, soit intérieures, soit extérieures, qui tendent à la confiance et amour de Dieu, comme: « O Dieu de Miséricorde! mon très bon Dieu! mon Sauveur débonnaire! Dieu de mon coeur! ma joie, mon espérance, mon cher époux, le bien-aimé de mon âme! » et semblables. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
Messages : 6690 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Mar 6 Fév - 0:30 | |
| CHAPITRE XII
DE LA TRISTESSELa discipline modérée est bonne contre la tristesse, parce que cette volontaire affliction extérieure impètre la consolation intérieure, et l'âme, sentant des douleurs de dehors, se divertit de celles qui sont au dedans. La fréquentation de la sainte Communion est excellente; car ce pain céleste affermit le coeur et réjouit l'esprit. Découvrez tous les ressentiments, affections et suggestions qui proviennent de votre tristesse à votre conducteur et confesseur, humblement et fidèlement; cherchez les conversations des personnes spirituelles, et les hantez le plus que vous pourrez pendant ce temps-là. Et en fin finale, résignez-vous entre les mains de Dieu, vous préparant à souffrir cette ennuyeuse tristesse patiemment, comme juste punition de vos vaines allégresses; et ne doutez nullement que Dieu, après vous avoir éprouvée, ne vous délivre de ce mal. CHAPITRE XIII
DES CONSOLATIONS SPIRITUELLES ET SENSIBLES ET COMME IL SE FAUT COMPORTER EN ICELLESDieu continue l'être de ce grand monde en une perpétuelle vicissitude, par laquelle le jour se change toujours en nuit, le printemps en été, l'été en automne, l'automne en hiver et l'hiver en printemps, et l'un des jours ne ressemble jamais parfaitement l'autre: on en voit de nubileux, de pluvieux, de secs, de venteux, variété qui donne une grande beauté à cet univers. Il en est de même de l'homme, qui est, selon le dire des Anciens, un abrégé du monde; car jamais il n'est en un même état, et sa vie écoule sur cette terre comme les eaux, flottant et ondoyant en une perpétuelle diversité de mouvements, qui tantôt l'élèvent aux espérances, tantôt l'abaissent par la crainte, tantôt le plient à droite par la consolation, tantôt à gauche par l'affliction, et jamais une seule de ses journées, ni même de ses heures, n'est entièrement pareille à lautre. C'est un grand avertissement que celui-ci : il nous faut tâcher d'avoir une continuelle et inviolable égalité de coeur, en une si grande inégalité d'accidents, et quoique toutes choses se tournent et varient diversement autour de nous, il nous faut demeurer constamment immobiles à toujours regarder, tendre et prétendre à notre Dieu. Que le navire prenne telle route qu'on voudra, qu'il cingle au ponant ou levant, au midi ou septentrion, et quelque vent que ce soit qui le porte, jamais pourtant son aiguille marine ne regardera que sa belle étoile et le pôle. Que tout se renverse sans dessus dessous, je ne dis pas seulement autour de nous, mais je dis en goût ; c'est-à-dire que notre âme soit triste, joyeuse, en douceur, en amertume, en paix, en trouble, en clarté, en ténèbres, en tentations, en repos, en goût, en dégoût, en sécheresse, en tendreté; que le soleil la brûle ou que la rosée la rafraîchisse, ah! si faut-il pourtant quà jamais et toujours la pointe de notre coeur, notre esprit, notre volonté supérieure, qui est notre boussole, regarde incessamment et tende perpétuellement à l'amour de Dieu son Créateur, son Sauveur, son unique et souverain bien. « Ou que nous vivions ou que nous mourions, dit l'Apôtre, si sommes-nous à Dieu... Qui nous séparera de l'amour et charité de Dieu ? » Non, jamais rien ne nous séparera de cet amour: ni la tribulation, ni langoisse, ni la mort, ni la vie, ni la douleur présente, ni la crainte des accidents futurs, ni les artifices des malins esprits, ni la hauteur des consolations, ni la profondité des afflictions, ni la tendreté, ni la sécheresse ne nous doit jamais séparer de cette sainte charité, qui est fondée en Jésus-Christ. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
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| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Mar 6 Fév - 22:27 | |
| CHAPITRE XIII DES CONSOLATIONS SPIRITUELLES ET SENSIBLES ET COMME IL SE FAUT COMPORTER EN ICELLESCette résolution si absolue de ne jamais abandonner Dieu ni quitter son doux amour, sert de contrepoids à nos âmes pour les tenir en la sainte égalité, parmi l'inégalité de divers mouvements, que la condition de cette vie lui apporte. Car, comme les avettes, se voyant surprises du vent en la campagne, embrassent des pierres pour se pouvoir balancer en l'air et n'être pas si aisément transportées à la merci de l'orage, ainsi notre âme ayant vivement embrassé par résolution le précieux amour de son Dieu, demeure constante parmi l'inconstance et vicissitude des consolations et afflictions, tant spirituelles que temporelles, tant extérieures qu'intérieures. Mais outre cette générale doctrine, nous avons besoin de quelques documents particuliers. 1. Je dis donc que la dévotion ne consiste pas en la douceur, suavité, consolation et tendreté sensible du coeur, qui nous provoque aux larmes et soupirs, et nous donne une certaine satisfaction agréable et savoureuse en quelques exercices spirituels. Non, chère Philothée, la dévotion et cela ne sont pas une même chose; car il y a beaucoup d'âmes qui ont de ces tendretés et consolations, qui néanmoins ne laissent pas d'être fort vicieuses, et par conséquent n'ont aucun vrai amour de Dieu et, beaucoup moins, aucune vraie dévotion. Saili poursuivant à mort le pauvre David, qui fuyait devant lui ès déserts dEngaddi, entra tout seul en une caverne, en laquelle David avec ses gens étaient cachés; David, qui en cette occasion l'eût pu mille fois tuer, lui donna la vie et ne voulut seulement pas lui faire peur, ans l'ayant laissé sortir à son aise l'appela par après, pour lui remontrer son innocence, et lui faire connaître quil avait été à sa merci. Or, sur cela, quest-ce que ne fit pas Saül, pour témoigner que son coeur était amolli envers David? Il le nomma son enfant, il se mit à pleurer tout haut, à le louer, à confesser sa débonnaireté, à prier Dieu pour lui, à présager sa future grandeur et à lui recommander la postérité quil devait laisser après soi. Quelle plus grande douceur et tendreté de coeur, pouvait-il faire paraître ? et pour tout cela, néanmoins, il n'avait point changé son âme, ne laissant pas de continuer sa persécution contre David, aussi cruellement qu'auparavant. Ainsi se trouve-t-il des personnes, qui considérant la bonté de Dieu et la Passion du Sauveur sentent des grands attendrissements de coeur, qui leur font jeter des soupirs, des larmes, des prières et actions de grâces fort sensibles, si qu'on dirait quelles ont le coeur saisi dune bien grande dévotion. Mais quand ce vient à l'essai, on trouve que comme les pluies passagères d'un été bien chaud, qui tombent en grosses gouttes sur la terre ne la pénètrent point et ne servent qu'à la production des champignons, ainsi ces larmes et tendretés, tombant sur un coeur vicieux et ne le pénétrant point, lui sont tout à fait inutiles : car pour tout cela, les pauvres gens ne quitteraient pas un seul liard du bien mal acquis qu'ils possèdent, ne renonceraient pas une seule de leurs perverses affections, et ne voudraient pas avoir pris la moindre incommodité du monde, pour le service du Sauveur sur lequel ils ont pleuré; en sorte que les bons mouvements qu'ils ont eus, ne sont que des certains champignons spirituels, qui non seulement ne sont pas la vraie dévotion, mais bien souvent sont des grandes ruses de l'ennemi, qui, amusant les âmes à ces menues consolations, les fait demeurer contentes et satisfaites en cela, à ce qu'elles ne cherchent plus la vraie et solide dévotion, qui consiste en une volonté constante, résolue, prompte et active d'exécuter ce que l'on sait être agréable à Dieu. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
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| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Mer 7 Fév - 22:25 | |
| CHAPITRE XIII DES CONSOLATIONS SPIRITUELLES ET SENSIBLES ET COMME IL SE FAUT COMPORTER EN ICELLESUn enfant pleurera tendrement, s'il voit donner un coup de lancette à sa mère qu'on saigne; mais si à même temps sa mère, pour la quelle il pleurait, lui demande une pomme ou un cornet de dragées quil tient en sa main, il ne le voudra nullement lâcher. Telles sont la plupart de nos tendres dévotions: voyant donner un coup de lance qui transperce le coeur de Jésus-Christ crucifié, nous pleurons tendrement. Hélas! Philothée, c'est bien fait de pleurer sur cette mort et passion douloureuse de notre Père et Rédempteur; mais pourquoi donc ne lui donnons-nous tout de bon la pomme que nous avons en nos mains et qu'il nous demande si instamment, à savoir notre coeur, unique pomme d'amour que ce cher Sauveur requiert de nous ? Que ne lui résignons-nous tant de menues affections, délectations, complaisances, qu'il nous veut arracher des mains et ne peut, parce que c'est notre dragée, de laquelle nous sommes plus friands, que désireux de sa céleste grâce ? Ah! ce sont des amitiés de petits enfants que cela, tendres, mais faibles, mais fantasques, mais sans effet. La dévotion donc ne gît pas en ces tendretés et sensibles affections, qui quelquefois procèdent de la nature, qui est ainsi molle et susceptible de l'impression qu'on lui veut donner, et quelquefois viennent de l'ennemi qui, pour nous amuser à cela, excite notre imagination à l'appréhension propre pour tels effets. 2. Ces tendretés et affectueuses douceurs sont néanmoins quelquefois très bonnes et utiles; car elles excitent l'appétit de l'âme, confortent l'esprit, et ajoutent à la promptitude de la dévotion une sainte gaîté et allégresse, qui rend nos actions belles et agréables, même en l'extérieur. C'est ce goût que l'on a ès choses divines, pour lequel David s'écriait: « O Seigneur, que vos paroles sont douces à mon palais! elles sont plus douces que le miel à ma bouche. » Et certes, la moindre petite consolation de la dévotion, que nous recevons, vaut mieux de toute façon que les plus excellentes récréations du monde. Les mamelles et le lait, cest-à-dire les faveurs du divin Epoux, sont meilleures à l'âme que le vin le plus précieux des plaisirs de la terre : qui en a goûté, tient tout le reste des autres consolations pour du fiel et de labsinthe. Et comme ceux qui ont l'herbe scitique en la bouche en reçoivent une si extrême douceur, qu'ils ne sentent ni faim ni soif, ainsi ceux à qui Dieu a donné cette manne céleste des suavités et consolations intérieures, ne peuvent désirer ni recevoir les consolations du monde, pour au moins y prendre goût et y amuser leurs affections. Ce sont des petits avant-goût des suavités immortelles, que Dieu donne aux âmes qui le cherchent; ce sont des grains sucrés, qu'il donne à ses petits enfants pour les amorcer; ce sont des eaux cordiales, quil leur présente pour les conforter, et ce sont aussi quelquefois des arrhes des récompenses éternelles. On dit qu'Alexandre le Grand, cinglant en haute mer, découvrit premièrement l'Arabie Heureuse, par le sentiment qu'il eut des suaves odeurs que le vent lui donnait; et sur cela, se donna du courage, et à tous ses compagnons: ainsi nous recevons souvent des douceurs et suavités en cette mer de la vie mortelle, qui sans doute nous font pressentir les délices de cette patrie céleste, à laquelle nous tendons et aspirons. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
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| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Ven 9 Fév - 8:16 | |
| CHAPITRE XIII
DES CONSOLATIONS SPIRITUELLES ET SENSIBLES ET COMME IL SE FAUT COMPORTER EN ICELLES3. Mais, ce me direz-vous, puisqu'il y a des consolations sensibles qui sont bonnes et viennent de Dieu et que néanmoins il y en a des inutiles, dangereuses, voire pernicieuses, qui viennent ou de la nature ou même de l'ennemi, comment pourrai-je discerner les unes des autres et connaître les mauvaises ou inutiles entre les bonnes ? C'est une générale doctrine, très chère Philothée, pour les affections et passions de nos âmes, que nous les devons connaître par leurs fruits. Nos coeurs sont des arbres, les affections et passions sont leurs branches, et leurs oeuvres ou actions sont les fruits. Le coeur est bon, qui a de bonnes affections, et les affections et passions sont bonnes, qui produisent en nous des bons effets et saintes actions. Si les douceurs, tendretés et consolations nous rendent plus humbles, patients, traitables, charitables et compatissants à l'endroit du prochain, plus fervents à mortifier nos concupiscences et mauvaises inclinations, plus constants en nos exercices, plus maniables et souples à ceux à qui nous devons obéir, plus simples en notre vie, sans doute, Philothée, qu'elles sont de Dieu; mais si ces douceurs n'ont de la douceur que pour nous, qu'elles nous rendent curieux, aigres, pointilleux, impatients, opiniâtres, fiers, présomptueux, durs à l'endroit du prochain, et que, pensant déjà être des petits saints, nous ne voulons plus être sujets à la direction ni à la correction, indubitablement ce sont des consolations fausses et pernicieuses. « Un bon arbre ne produit que des bons fruits. » 4. Quand nous aurons de ces douleurs et consolations: 1. Il nous faut beaucoup humilier devant Dieu ; gardons-nous bien de dire pour ces douceurs: « Oh! que je suis bon! » Non, Philothée, ce sont des biens qui ne nous rendent pas meilleurs, car, comme j'ai dit, la dévotion ne consiste pas en cela; mais disons: « Oh! que Dieu est bon à ceux qui espèrent en lui, à l'âme qui le recherche! » Qui a le sucre en bouche ne peut pas dire que sa bouche soit douce, mais oui bien que le sucre est doux; ainsi, encore que cette douceur spirituelle est fort bonne, et Dieu qui nous la donne est très bon, il ne sensuit pas que celui qui la reçoit soit bon. 2. Connaissons que nous sommes encore de petits enfants qui avons besoin de lait, et que ces grains sucrés nous sont donnés parce que nous avons encore l'esprit tendre et délicat, qui a besoin d'amorces et d'appas pour être attiré à l'amour de Dieu. 3. Mais après cela, parlant généralement et pour l'ordinaire, recevons humblement ces grâces et faveurs et les estimons extrêmement grandes, non tant parce qu'elles le sont en elles-mêmes, comme parce que c'est la main de Dieu qui nous les met au coeur; comme ferait une mère, qui pour amadouer son enfant, lui mettrait elle-même les grains de dragée en bouche, l'un après lautre, car si l'enfant avait de l'esprit, il priserait plus la douceur de la mignardise et caresse que sa mère lui fait, que la douceur de la dragée même. Et ainsi, c'est beaucoup, Philothée, d'avoir les douceurs ; mais c'est la douceur des douceurs de considérer que Dieu, de sa main amoureuse et maternelle, les nous met en la bouche, au coeur, en l'âme, en l'esprit. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
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| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Ven 9 Fév - 22:30 | |
| CHAPITRE XIII
DES CONSOLATIONS SPIRITUELLES ET SENSIBLES ET COMME IL SE FAUT COMPORTER EN ICELLES4. Les ayant reçues ainsi humblement, employons-les soigneusement, selon lintention de Celui qui les nous donne. Pourquoi pensons-nous que Dieu nous donne ces douceurs ? pour nous rendre doux envers un chacun et amoureux envers lui. La mère donne la dragée à l'enfant, afin qu'il la baise: baisons donc ce Sauveur qui nous donne tant de douceur. Or, baiser le Sauveur, c'est lui obéir, garder ses commandements, faire ses volontés, suivre ses désirs : bref, l'embrasser tendrement avec obéissance et fidélité. Quand donc nous aurons reçu quelque consolation spirituelle, il faut ce jour-là se rendre plus diligents à bien faire et à nous humilier. 5. Il faut, outre tout cela, renoncer de temps en temps à telles douceurs, tendretés et consolations, séparant notre coeur dicelles et protestant, qu'encore que nous les acceptions humblement et les aimions, parce que Dieu nous les envoie et quelles nous provoquent à son amour, ce ne sont néanmoins pas elles que nous cherchons, mais Dieu et son saint amour : non la consolation, mais le Consolateur ; non la douceur, mais le doux Sauveur; non la tendreté, mais Celui qui est la suavité du ciel et de la terre ; et en cette affection nous nous devons disposer à demeurer fermes au saint amour de Dieu, quoique de notre vie nous ne dussions jamais avoir aucune consolation, et de vouloir dire également sur le mont de Calvaire, comme sur celui de Thabor: « O Seigneur, il m'est bon d'être avec vous », ou que vous soyez en croix, ou que vous soyez en gloire. 6. Finalement je vous avertis, que s'il vous arrivait quelque notable abondance de telles consolations, tendretés, larmes et douceurs, ou quelque chose d'extraordinaire en icelles, vous en confériez fidèlement avec votre conducteur, afin d'apprendre comme il s'y faut modérer et comporter, car il est écrit « As-tu trouvé le miel ? manges-en ce qui suffit. » CHAPITRE XIV DES SÉCHERESSES ET STÉRILITÉS SPIRITUELLES Vous ferez donc ainsi que je vous viens de dire, très chère Philothée, quand vous avez des consolations ; mais ce beau temps si agréable ne durera pas toujours, ans il adviendra que quelquefois vous serez tellement privée et destituée du sentiment de la dévotion, qu'il vous sera avis que votre âme soit une terre déserte, infructueuse, stérile, en la quelle il n'y ait ni sentier ni chemin pour trouver Dieu, ni aucune eau de grâce qui la puisse arroser, à cause des sécheresses qui, ce semble, la réduiront totalement en friche. Hélas ! que l'âme qui est en cet état est digne de compassion, et surtout quand ce mal est véhément t car alors, à l'imitation de David, elle se repaît de larmes jour et nuit, tandis que par mille suggestions l'ennemi, pour la désespérer, se moque d'elle et lui dit: « Ah ! pauvrette, où est ton Dieu ? par quel chemin le pourras-tu trouver ? qui te pourra jamais rendre la joie de sa sainte grâce? » Que ferez-vous donc en ce temps-là, Philothée? Prenez garde doù le mal vous arrive : nous sommes souvent nous-mêmes la cause de nos stérilités et sécheresses. 1. Comme une mère refuse le sucre à son enfant qui est sujet aux vers, ainsi Dieu nous ôte les consolations, quand nous y prenons quelque vaine complaisance et que nous sommes sujets aux vers de l'outrecuidance: « Ii m'est bon, o mon Dieu, que vous m'humiliiez; oui, car avant que je fusse humiliée, je vous avais offensé. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
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| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Sam 10 Fév - 23:50 | |
| CHAPITRE XIV
DES SÉCHERESSES ET STÉRILITÉS SPIRITUELLES2. Quand nous négligeons de recueillir les suavités et délices de l'amour de Dieu, lorsqu'il en est temps, il les écarte de nous en punition de notre paresse : l'Israélite, qui n'amassait la manne de bon matin, ne le pouvait plus faire après le soleil levé, car elle se trouvait toute fondue. 3. Nous sommes quelquefois couchés dans un lit des contentements sensuels et consolations périssables, comme était l'Epouse sacrée ès Cantiques l'Epoux de nos âmes à la porte de notre coeur nous inspire de nous remettre à nos exercices spirituels; mais nous marchandons avec lui, d'autant qu'il nous fâche de quitter ces vains amusements et de nous séparer de ces faux contentements ; c'est pourquoi il passe outre et nous laisse croupir, puis, quand nous le voulons chercher, nous avons beaucoup de peine à le trouver: aussi l'avons-nous bien mérité, puisque nous avons été si infidèles et déloyaux à son amour, que d'en avoir refusé l'exercice pour suivre celui des choses du monde. Ah! vous avez donc de la farine d'Egypte : vous n'aurez donc point de la manne du ciel. Les abeilles haïssent toutes les odeurs artificielles ; et les suavités du Saint-Esprit sont incompatibles avec les délices artificieuses du monde. 4. La duplicité et finesse d'esprit exercée ès confessions et communications spirituelles, que l'on fait avec son conducteur, attire les sécheresses et stérilités: car puisque vous mentez au Saint-Esprit, ce n'est pas merveille s'il vous refuse sa consolation ; vous ne voulez pas être simple et naïve comme un petit enfant, vous n'aurez donc pas la dragée des petits enfants. 5. Vous vous êtes bien soûlée des contentements mondains, ce n'est pas merveille si les délices spirituelles vous sont à dégoût: les colombes jà soûles, dit l'ancien proverbe, trouvent amères les cerises. « Il a rempli de biens, dit Notre Dame, les affamés ; et les riches, il les a laissés vides »: ceux qui sont riches des plaisirs mondains ne sont pas capables des spirituels. 6. Avez-vous bien conservé les fruits des consolations reçues ? vous en aurez donc des nouvelles, « car à celui qui a, on lui en donnera davantage; et à celui qui n'a pas ce qu'on lui a donné, mais qui la perdu par sa faute, on lui ôtera même ce qu'il n'a pas »; c'est-à-dire on le privera des grâces, qui lui étaient préparées. Il est vrai, la pluie vivifie les plantes qui ont de la verdeur; mais à celles qui ne l'ont point, elle leur ôte encore la vie qu'elles n'ont point, car elles en pourrissent tout à fait. Pour plusieurs telles causes, nous perdons les consolations dévotieuses et tombons en sécheresse et stérilité desprit: examinons donc notre conscience, si nous remarquerons en nous quelques semblables défauts. Mais notez, Philothée, quil ne faut pas faire cet examen avec inquiétude et trop de curiosité; ainsi après avoir fidèlement considéré nos déportements pour ce regard, si nous trouvons la cause du mal en nous, il en faut remercier Dieu ; car le mal est à moitié guéri, quand on a découvert sa cause. Si, au contraire, vous ne voyez rien en particulier qui vous semble avoir causé cette sécheresse, ne vous amusez point à une plus curieuse recherche, mais avec toute simplicité, sans plus examiner aucune particularité, faites ce que je vous dirai:... Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
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| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Lun 12 Fév - 10:52 | |
| CHAPITRE XIV
DES SÉCHERESSES ET STÉRILITÉS SPIRITUELLES1. Humiliez-vous grandement devant Dieu, en la connaissance de votre néant et misère : « Hélas! qu'est-ce que de moi, quand je suis à moi-même? non autre chose, o Seigneur, sinon une terre sèche, laquelle crevassée de toutes parts, témoigne la soif qu'elle a de la pluie du ciel ; et cependant le vent la dissipe et réduit en poussière. » 2. Invoquez Dieu et lui demandez son allégresse: «Rendez-moi, o Seigneur, l'allégresse de votre salut. Mon Père, s'il est possible, transportez ce calice de moi. Ote-toi d'ici, o bise infructueuse qui dessèches mon âme; et venez, o gracieux vent des consolations, et soufflez dans mon jardin;, et ses siennes affections répandront l'odeur de suavité. » 3. Allez à votre confesseur; ouvrez-lui bien votre coeur; faites-lui bien voir tous les replis de votre âme ; prenez les avis qu'il vous donnera, avec grande simplicité et humilité: car Dieu qui aime infiniment l'obéissance, rend souvent utiles les conseils que l'on prend d'autrui, et surtout des conducteurs des âmes, encore que d'ailleurs il n'y eût pas grande apparence ; comme il rendit profitables à Naaman les eaux du Jourdain, desquelles Elisée, sans aucune apparence de raison humaine, lui avait ordonné l'usage. 4. Mais après tout cela, rien n'est si utile, rien si fructueux en telles sécheresses et stérilités, que de ne point s'affectionner et attacher au désir d'en être délivré. Je ne dis pas qu'on ne doive faire des simples souhaits de la délivrance; mais je dis qu'on ne s'y doit pas affectionner, ans se remettre à la pure merci de la spéciale providence de Dieu, afin que tant qu'il lui plaira, il se serve de nous entre ces épines et parmi ces déserts. Disons donc à Dieu en ce temps-là: « O Père, s'il est possible, transportez de moi ce calice » ; mais ajoutons de grand courage : « Toutefois, non ma volonté, mais la vôtre soit faite »; et arrêtons-nous à cela avec le plus de repos que nous pourrons; car Dieu, nous voyant en cette sainte indifférence, nous consolera de plusieurs grâces et faveurs; comme, quand il vit Abraham résolu de se priver de son enfant Isaac, il se contenta de le voir indifférent en cette pure résignation, le consolant d'une vision très agréable et par des très douces bénédictions. Nous devons donc en toutes sortes d'afflictions, tant corporelles que spirituelles, et ès distractions ou soustractions de la dévotion sensible qui nous arrivent, dire de tout notre coeur et avec une profonde soumission: « Le Seigneur m'a donné des consolations; le Seigneur me les a ôtées : son saint Nom soit béni ; car persévérant en cette humilité, il nous rendra ses délicieuses faveurs, comme il fit à Job qui usa constamment de pareilles paroles en toutes ses désolations. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
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| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Lun 12 Fév - 22:43 | |
| CHAPITRE XIV
DES SÉCHERESSES ET STÉRILITÉS SPIRITUELLES5. Finalement, Philothée, entre toutes nos sécheresses et stérilités, ne perdons point courage; mais attendant en patience le retour des consolations, suivons toujours notre train ; ne laissons point pour cela aucun exercice de dévotion, ans, s'il est possible multiplions nos bonnes oeuvres; et ne pouvant présenter à notre cher Epoux des confitures liquides, présentons-lui-en des sèches, car ce lui est tout un, pourvu que le coeur qui les lui offre soit parfaitement résolu de le vouloir aimer. Quand le printemps est beau, les abeilles font plus de miel et moins de mouchons, parce qu'à la faveur du beau temps elles s'amusent tant à faire leur cueillette sur les fleurs, qu'elles en oublient la production de leurs nymphes; mais quand le printemps est âpre et nubileux, elles font plus de nymphes et moins de miel, car ne pouvant pas sortir pour faire la cueillette du miel, elles s'emploient à se peupler et multiplier leur race. Il arrive maintes fois, ma Philothée, que l'âme, se voyant au beau printemps des consolations spirituelles, s'amuse tant à les amasser et sucer, qu'en l'abondance de ces douces délices elle fait beaucoup moins de bonnes oeuvres, et qu'au contraire, parmi les âpretés et stérilités spirituelles, à mesure qu'elle se voit privée des sentiments agréables de dévotion, elle en multiplie d'autant plus les oeuvres solides, et abonde en la génération intérieure des vraies vertus, de patience, humilité, abjection de soi-même, résignation et abnégation de son amour-propre. C'est donc un grand abus de plusieurs, et notamment des femmes, de croire que le service que nous faisons à Dieu, sans goût, sans tendreté de coeur et sans sentiment, soit moins agréable à sa divine Majesté, puisqu'au contraire nos actions sont comme les roses, lesquelles bien qu'étant fraîches elles ont plus de grâce, étant néanmoins sèches elles ont plus d'odeur et de force: car tout de même, bien que nos oeuvres faites avec tendreté de coeur nous soient plus agréables, à nous, dis-je, qui ne regardons qu'à notre propre délectation, si est-ce qu'étant faites en sécheresse et stérilité, elles ont plus d'odeur et de valeur devant Dieu. Oui, chère Philothée, en temps de sécheresse notre volonté nous porte au service de Dieu comme par vive force, et par conséquent il faut qu'elle soit plus vigoureuse et constante qu'eu temps de tendreté. Ce nest pas si grand cas de servir un prince en la douceur d'un temps paisible et parmi les délices de la cour; mais de le servir en l'âpreté de la guerre, parmi les troubles et persécutions, c'est une vraie marque de constance et fidélité. La bienheureuse Angèle de Fougny dit que l'oraison la plus agréable à Dieu est celle qui se fait par force et contrainte, c'est-à-dire celle à laquelle nous nous rangeons, non point pour aucun goût que nous y ayons, ni par inclination, mais purement pour plaire à pieu, à quoi notre volonté nous porte comme à contre-coeur, forçant et violentant les sécheresses et répugnances qui s'opposent à cela. J'en dis de même de toutes sortes de bonnes oeuvres; car plus nous avons des contradictions, soit extérieures, soit intérieures, à les faire, plus elles sont estimées et prisées devant Dieu. Moins il y a de notre intérêt particulier en la poursuite des vertus, plus la pureté de l'amour divin y reluit : l'enfant baise aisément sa mère, qui lui donne du sucre; mais c'est signe qu'il l'aime grandement, s'il la baise après qu'elle lui aura donné de l'absinthe ou du chicotin. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
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| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Mer 14 Fév - 5:49 | |
| CHAPITRE XV
CONFIRMATION ET ÉCLAIRCISSEMENT DE CE QUI A ÉTÉ DIT PAR UN EXEMPLE NOTABLEMais pour rendre toute cette instruction plus évidente, je veux mettre ici une excellente pièce de l'histoire de saint Bernard, telle que je l'ai trouvée en un docte et judicieux écrivain. Il dit donc ainsi: « C'est chose ordinaire à presque tous ceux qui commencent à servir Dieu et qui ne sont encore point expérimentés ès soustractions de la grâce ni ès vicissitudes spirituelles, que leur venant à manquer ce goût de la dévotion sensible, et cette agréable lumière qui les invite à se hâter au chemin de Dieu, ils perdent tout à coup l'haleine et tombent en pusillanimité et tristesse de coeur. Les gens bien entendus en rendent cette raison, que la nature raisonnable ne peut longuement durer affamée et sans quelque délectation, ou céleste ou terrestre. Or, comme les âmes relevées au-dessus d'elles-mêmes par l'essai des plaisirs supérieurs, renoncent facilement aux objets visibles, ainsi quand par la disposition divine la joie spirituelle leur est ôtée, se trouvant aussi d'ailleurs privées des consolations corporelles, et n'étant point encore accoutumées d'attendre en patience les retours du vrai soleil, il leur semble qu'elles ne sont ni au ciel ni en la terre, et qu'elles demeureront ensevelies en une nuit perpétuelle : si que, comme petits enfançons qu'on sèvre, ayant perdu leurs mamelles, elles languissent et gémissent, et deviennent ennuyeuses et importunes, principalement à elles-mêmes. « Ceci donc arriva, au voyage duquel il est question, à l'un de la troupe, nomméGeoffroy de Péronne, nouvellement dédié au service de Dieu. Celui-ci, rendu soudainement aride, destitué de consolation et occupé des ténèbres intérieures, commença à se ramentevoir de ses amis mondains, de ses parents, des facultés quil venait de laisser, au moyen de quoi il fut assailli dune si rude tentation que, ne pouvant la celer en son maintien, un de ses plus confidents s'en aperçut, et l'ayant d'extrement accosté avec douces paroles, lui dit en secret: « Que veut dire ceci, Geoffroy? comment est-ce que contre lordinaire, tu te rends si pensif et affligé? » Alors Geoffroy, avec un profond soupir : « Ah ! mon frère, répondit-il, jamais de ma vie je ne serai joyeux. » Cet autre, ému de pitié par telles paroles, avec un zèle fraternel alla soudain réciter tout ceci au commun père saint Bernard, lequel, voyant le danger, entra en une église prochaine, afin de prier Dieu pour lui; et Geoffroy cependant, accablé de la tristesse, reposant sa tête sur une pierre, s'endormit. Mais après un peu de temps, tous deux se levèrent : l'un, de l'oraison avec la grâce impétrée, et l'autre, du sommeil avec un visage si riant et serein que son cher ami, s'émerveillant d'un grand et soudain changement, ne se put contenir de lui reprocher amiablement, ce que peu auparavant il lui avait répondu; alors Geoffroy lui répliqua: « Si auparavant je te dis que jamais je ne serais joyeux, maintenant je t'assure que je ne serai jamais triste. » Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
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| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Jeu 15 Fév - 5:25 | |
| CHAPITRE XV
CONFIRMATION ET ÉCLAIRCISSEMENT DE CE QUI A ÉTÉ DIT PAR UN EXEMPLE NOTABLETel fut le succès de la tentation de ce dévot personnage; mais remarquez en ce récit, chère Philothée: 1. Que Dieu donne ordinairement quelque avant-goût des délices célestes à ceux qui entrent à son service, pour les retirer des voluptés terrestres et les encourager à la poursuite du divin amour, comme une mère, qui pour amorcer et attirer son petit enfant à la mamelle, met du miel sur le bout de son tétin. 2. Que c'est néanmoins aussi ce bon Dieu qui quelquefois, selon sa sage disposition, nous ôte le lait et le miel des consolations, afin que, nous sevrant ainsi, nous apprenions à manger le pain sec et plus solide d'une dévotion vigoureuse, exercée à l'épreuve des dégoûts et tentations. 3. Que quelquefois des bien grands orages s'élèvent parmi les sécheresses et stérilités ; et lors il faut constamment combattre les tentations, car elles ne sont pas de Dieu; mais il faut souffrir patiemment les sécheresses, puisque Dieu les a ordonnées pour notre exercice. 4. Que nous ne devons jamais perdre courage entre les ennuis intérieurs, ni dire comme le bon Geoffroy: « Jamais je ne serai joyeux », car emmi la nuit nous devons attendre la lumière; et réciproquement, au plus beau temps spirituel que nous puissions avoir, il ne faut pas dire : Je ne serai jamais ennuyé »: non, car comme dit le Sage, « ès jours heureux, il se faut ressouvenir du malheur». Il faut espérer entre les travaux et craindre entre les prospérités, et tant en l'une des occasions qu'en lautre, il se faut toujours humilier. 5. Que c'est un souverain remède, de découvrir son mal à quelque ami spirituel qui nous puisse soulager. Enfin pour conclusion de cet avertissement qui est si nécessaire, je remarque que, comme en toutes choses, de même en celles-ci, notre bon Dieu et notre ennemi ont aussi des contraires prétentions: car Dieu nous veut conduire par icelles à une grande pureté de coeur, à un entier renoncement de notre propre intérêt en ce qui est de son service, et un parfait dépouillement de nous-mêmes; mais le malin tâche d'employer ces travaux pour nous faire perdre courage, pour nous faire retourner du côté des plaisirs sensuels, et enfin nous rendre ennuyeux à nous-mêmes et aux autres, afin de décrier et diffamer la sainte dévotion. Mais si vous observez les enseignements que je vous ai donnés, vous accroîtrez grandement votre perfection en l'exercice que vous ferez entre ces afflictions intérieures, desquelles je ne veux pas finir le propos, que je ne vous dise encore ce mot. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
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| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Ven 16 Fév - 0:10 | |
| CHAPITRE XV
CONFIRMATION ET ÉCLAIRCISSEMENT DE CE QUI A ÉTÉ DIT PAR UN EXEMPLE NOTABLEQuelquefois les dégoûts, les stérilités et sécheresses proviennent de l'indisposition du corps, comme quand par l'excès des veilles, des travaux et des jeûnes on se trouve accablé de lassitude, d'assoupissements, de pesanteurs et d'autres telles infirmités, lesquelles bien qu'elles dépendent du corps ne laissent pas d'incommoder l'esprit, pour l'étroite liaison qui est entre eux. Or, en telles occasions, il faut toujours se ressouvenir de faire plusieurs actes de vertu, avec la pointe de notre esprit et volonté supérieure; car encore que toute notre âme semble dormir et être accablée d'assoupissement et lassitude, si est-ce que les actions de notre esprit ne laissent pas d'être fort agréables à Dieu ; et pouvons dire en ce temps-là, comme lEpouse sacrée : « Je dors, mais mon coeur veille » ; et comme j'ai dit ci-dessus, s'il y a moins de goût à travailler de la sorte, il y a pourtant plus de mérite et de vertu. Mais le remède en cette occurrence, c'est de revigorer le corps par quelque sorte de légitime allégement et récréation : ans saint François ordonnait à ses religieux qu'ils fussent tellement modérés en leurs travaux, qu'ils n'accablassent pas la ferveur de l'esprit. Et à propos de ce glorieux Père, il fut une fois attaqué et agité dune si profonde mélancolie d'esprit, qu'il ne pouvait s'empêcher de le témoigner en ses déportements; car s'il voulait converser avec ses religieux, il ne pouvait; s'il s'en séparait, il était pis; l'abstinence et macération de la chair l'accablaient, et l'oraison ne l'allégeait nullement. Il fut deux ans en cette sorte, tellement qu'il semblait être du tout abandonné de Dieu; mais enfin, après avoir humblement souffert cette rude tempête, le Sauveur lui redonna en un moment une heureuse tranquillité. Cest pour dire que les plus grands serviteurs de Dieu sont sujets à ces secousses, et que les moindres ne doivent s'étonner s'il leur en arrive quelques-unes. CINQUIÈME PARTIE DE L'INTRODUCTION
CONTENANT DES EXERCICES ET AVIS POUR RENOUVELER L'AME ET LA CONFIRMER EN LA DÉVOTION
CHAPITRE I
QU'IL FAUT CHAQUE ANNÉE RENOUVELER LES BONS PROPOS PAR LES EXERCICES SUIVANTSLe premier point de ces exercices consiste à bien reconnaître leur importance. Notre nature humaine déchoit aisément de ses bonnes affections, à cause de la fragilité et mauvaise inclination de notre chair, qui appesantit l'âme et la tire toujours contre-bas, si elle ne s'élève souvent en haut à vive force de résolution: ainsi que les oiseaux retombent soudain en terre, s'ils ne multiplient les élancements et traits d'ailes, pour se maintenir au vol. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
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| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Ven 16 Fév - 22:16 | |
| CINQUIÈME PARTIE DE L'INTRODUCTION
CONTENANT DES EXERCICES ET AVIS POUR RENOUVELER L'AME ET LA CONFIRMER EN LA DÉVOTION
CHAPITRE I
QU'IL FAUT CHAQUE ANNÉE RENOUVELER LES BONS PROPOS PAR LES EXERCICES SUIVANTSPour cela, chère Philothée, vous avez besoin de réitérer et répéter fort souvent les bons propos, que vous avez faits de servir Dieu, de peur que, ne le faisant pas, vous ne retombiez en votre premier état, ou plutôt en un état beaucoup pire; car les chutes spirituelles ont cela de propre, qu'elles nous précipitent toujours plus bas que n'était l'état, duquel nous étions montés en haut à la dévotion. Il n'y a point d'horloge, pour bonne qu'elle soit, qu'il ne faille remonter ou bander deux fois le jour, au matin et au soir; et puis, outre cela, il faut qu'au moins une fois l'année, l'on la démonte de toutes pièces, pour ôter les rouillures qu'elle aura contractées, redresser les pièces forcées et réparer celles qui sont usées. Ainsi celui qui a un vrai soin de son cher coeur, doit le remonter en Dieu au soir et au matin, par les exercices marqués ci-dessus; et outre cela, il doit plusieurs fois considérer son état, le redresser et accommoder; et enfin, au moins une fois l'année, il le doit démonter, et regarder par le menu toutes les pièces, c'est-à-dire toutes les affections et passions dicelui, afin de réparer tous les défauts qui y peuvent être. Et comme l'horloger oint avec quelque huile délicate les roues, les ressorts et tous les mouvants de son horloge, afin que les mouvements se fassent plus doucement et qu'il soit moins sujet à la rouillure, ainsi la personne dévote, après la pratique de ce démontement de son coeur, pour le bien renouveler, le doit oindre par les sacrements de confession et de l'eucharistie. Cet exercice réparera vos forces abattues par le temps, échauffera votre coeur, fera reverdir vos bons propos et refleurir les vertus de votre esprit. Les anciens chrétiens le pratiquaient soigneusement au jour anniversaire du baptême de Notre Seigneur, auquel, comme dit saint Grégoire, évêque de Nazianze, ils renouvelaient la profession et les protestations qui se font en ce sacrement faisons-en de même, ma chère Philothée, nous y disposant très volontiers, et nous y employant fort sérieusement. Ayant donc choisi le temps convenable, selon l'avis de votre père spirituel, et vous étant un peu plus retirée en la solitude, et spirituelle et réelle, que l'ordinaire, vous ferez une ou deux ou trois méditations sur les points suivants, selon la méthode que je vous ai donnée en la seconde Partie. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
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| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Sam 17 Fév - 15:18 | |
| CHAPITRE II
CONSIDÉRATION SUR LE BÉNÉFICE QUE DIEU NOUS FAIT NOUS APPELANT A SON SERVICE SELON LA PROTESTATION MISE CI-DESSUS1. Considérez les points de votre protestation. Le premier, c'est d'avoir quitté, rejeté, détesté, renoncé pour jamais tout péché mortel; le second, c'est d'avoir dédié et consacré votre âme, votre coeur, votre corps, avec tout ce qui en dépend, à l'amour et service de Dieu; le troisième, c'est que s'il vous arrivait de tomber en quelque mauvaise action, vous vous en relèveriez soudainement, moyennant la grâce de Dieu. Mais ne sont-ce pas là des belles, justes et dignes et généreuses résolutions? Pensez bien en votre âme, combien cette protestation est sainte, raisonnable et désirable. 2. Considérez à qui vous avez fait cette protestation; car c'est à Dieu. Si les paroles raisonnables données aux hommes nous obligent étroitement, combien plus celles que nous avons données à Dieu: « Ah! Seigneur, disait David, c'est à vous à qui mon coeur la dit; mon coeur a projeté cette bonne parole ; non, jamais je ne l'oublierai. 3. Considérez en présence de qui, car ça été à la vue de toute la cour céleste: hélas I la Sainte Vierge, saint Joseph, votre bon ange, saint Louis, toute cette bénite troupe vous regardait, et soupirait sur vos paroles des soupirs de joie et d'approbation, et voyait des yeux d'un amour indicible votre coeur prosterné aux pieds du Sauveur, qui se consacrait à son service. On fit une joie particulière pour cela parmi la Jérusalem céleste; et maintenant on en fera la commémoration, si de bon coeur vous renouvelez vos résolutions. 4. Considérez par quels moyens vous fîtes votre protestation. Hélas! combien Dieu vous fut doux et gracieux en ce temps-là! Mais dites en vérité, fûtes-vous pas conviée par des doux attraits du Saint-Esprit ? Les cordes avec lesquelles Dieu tira votre petite barque à ce port salutaire, furent-elles pas d'amour et charité? Comme vous alla-t-il amorçant avec son sucre divin, par les sacrements, par la lecture, par l'o'raison ? Hélas! chère Philothée, vous dormiez, et Dieu veillait sur vous et pensait sur votre coeur des pensées de paix, il méditait pour vous des méditations d'amour. 5. Considérez en quel temps Dieu vous tira à ces grandes résolutions, car ce fut en la fleur de votre âge. Ah! quel bonheur dapprendre tôt, ce que nous ne pouvons savoir que trop tard! Saint Augustin, ayant été tiré à l'âge de trente ans, s'écriait : « O ancienne Beauté, comme t'ai-je si tard connue? Hélas! je te voyais et ne te considérais point. » Et vous pourrez bien dire: « O douceur ancienne, pourquoi ne t'ai-je plutôt savourée ?» Hélas! néanmoins, encore ne le méritiez-vous pas alors; et partant, reconnaissant quelle grâce Dieu vous a faite, de vous attirer en votre jeunesse, dites avec David: « O mon Dieu, vous mavez éclairée et touchée dès ma jeunesse, et jusques à jamais j'annoncerai votre Miséricorde. » Que si ça été en votre vieillesse, hélas! Philothée, quelle grâce, qu'après avoir ains abusé des années précédentes, Dieu vous ait appelée avant la mort, et qu'il ait arrêté la course de votre misère au temps actuel, si elle eût continué, vous étiez éternellement misérable ! Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
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| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Lun 19 Fév - 8:00 | |
| CHAPITRE II
CONSIDÉRATION SUR LE BÉNÉFICE QUE DIEU NOUS FAIT NOUS APPELANT A SON SERVICE SELON LA PROTESTATION MISE CI-DESSUSConsidérez les effets de cette vocation: vous trouverez, je pense, en vous de bons changements, comparant ce que vous êtes avec ce que vous étiez. Ne prenez-vous point à bonheur de savoir parler à Dieu par l'oraison, d'avoir affection à le vouloir aimer, d'avoir accoisé et pacifié beaucoup de passions qui vous inquiétaient, d'avoir évité plusieurs péchés et embarrassements de conscience, et enfin, d'avoir si souvent communié de plus que vous n'eussiez pas fait, vous unissant à cette souveraine source de grâces éternelles ? Ah! que ces grâces sont grandes! il faut, ma Philothée, les peser au poids du sanctuaire. C'est la main d'extre de Dieu qui a fait tout cela. « La bonne main de Dieu, dit David, a fait vertu ; sa dextre ma relevé. Ah ! je ne mourrai pas, mais je vivrai et raconterai de coeur, de bouche et par oeuvre les merveilles de sa bonté. Après toutes ces considérations, lesquelles, comme vous voyez, fournissent tout plein de bonnes affections, il faut simplement conclure par action de grâce et une prière affectionnée d'en bien profiter, se retirant avec humilité et grande confiance en Dieu, réservant de faire l'effort des résolutions près le deuxième point de cet exercice. CHAPITRE III
DE LEXAMEN DE NOTRE AME SUR SON AVANCEMENT EN LA VIE DÉVOTECe second point de l'exercice est un peu long; et, pour le pratiquer, je vous dirai qu'il n'est pas requis que vous le fassiez tout d'une traite, mais à plusieurs fois, comme prenant ce qui regarde votre déportement envers Dieu pour un coup, ce qui vous regarde vous-même pour l'autre, ce qui concerne le prochain pour l'autre, et la considération des passions pour le quatrième. Il n'est pas requis ni expédient que vous fassiez à genoux, sinon le commencement et la fin qui comprend les affections. Les autres points de l'examen, vous les pouvez faire utilement en vous promenant, et encore plus utilement au lit, si par aventure vous y pouvez être quelque temps. sans assoupissement et bien éveillée; mais pour ce faire, il les faut avoir bien lus auparavant. Il est néanmoins requis de faire tout ce second point en trois jours et deux nuits pour le plus, prenant de chaque jour et de chaque nuit quelque heure, je veux dire quelque temps, selon que vous pourrez; car si cet exercice ne se faisait qu'en des temps fort distants les uns des autres, il perdrait sa force et donnerait des impressions trop lâches. Après chaque point de l'examen, vous remarquerez en quoi vous vous trouvez avoir manqué et en quoi vous avez du défaut, et quels principaux détraquements vous avez ressentis, afin de vous en déclarer pour prendre conseil, résolution et confortement d'esprit. Bien quès jours que vous ferez cet exercice et les autres, il ne soit pas requis de faire une absolue retraite des conversations, si faut-il en faire un peu, surtout devers le soir, afin que vous puissiez gagner le lit de meilleure heure et prendre le repos de corps et d'esprit, nécessaire à la considération. Et parmi le jour il faut faire des fréquentes aspirations en Dieu, à Notre Dame, aux anges, à toute la Jérusalem céleste; il faut encore que tout se fasse d'un coeur amoureux de Dieu et de la perfection de votre âme. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
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| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Lun 19 Fév - 22:21 | |
| CHAPITRE III
DE L'EXAMEN DE NOTRE AME SUR SON AVANCEMENT EN LA VIE DÉVOTEPour donc bien commencer cet examen: 1. Mettez-vous en la présence de Dieu. 2. Invoquez le Saint-Esprit, lui demandant lumière et clarté, afin que vous vous puissiez bien connaître, avec saint Augustin qui s'écriait devant Dieu en esprit d'humilité: « O Seigneur, que je vous connaisse et que je me connaisse »; et saint François qui interrogeait Dieu, disant: « Qui êtes-vous et qui suis-je « ? Protestez de ne vouloir remarquer votre avancement pour vous en réjouir en vous-même, mais pour vous réjouir en Dieu, ni pour vous en glorifier, mais pour glorifier Dieu et l'en remercier. 3.Protestez que si, comme vous pensez, vous découvrez d'avoir peu profité, ou bien d'avoir reculé, vous ne voulez nullement pour tout cela vous abattre ni refroidir par aucune sorte de découragement ou relâchement de coeur, ains qu'au contraire vous voulez vous encourager et animer davantage, vous humilier et remédier aux défauts, moyennant la grâce de Dieu. Cela fait, considérez doucement et tranquillement comme jusques à l'heure présente vous vous êtes comportée envers Dieu, envers le prochain et à l'endroit de vous-même. CHAPITRE IV
EXAMEN DE L'ÉTAT DE NOTRE ÂME ENVERS DIEU1. Quel est votre coeur contre le péché mortel ? Avez-vous une résolution forte à ne le jamais commettre, pour quelque chose qui puisse arriver ? et cette résolution a-t-elle duré dès votre protestation jusques à présent ? En cette résolution consiste le fondement de la vie spirituelle. 2. Quel est votre coeur à l'endroit des commandements de Dieu ? Les trouvez-vous bons, doux, agréables? Ah! ma fille, qui a le goût en bon état et l'estomac sain, il aime les bonnes viandes et rejette les mauvaises. 3. Quel est votre coeur à l'endroit des péchés véniels ? On ne saurait se garder d'en faire quelqu'un par-ci par-là; mais y en a-t-il point auquel vous ayez une spéciale inclination ? et, ce qui serait pis, y en a-t-il point auquel vous ayez affection et amour? 4. Quel est votre coeur à l'endroit des exercices spirituels? Les aimez-vous? Les estimez-vous? Vous fâchent-ils point ? En êtes-vous point dégoûtée ? Auquel vous sentez-vous moins ou plus inclinée? Ouïr la parole de Dieu, la lire, en deviser, méditer, aspirer en Dieu, se confesser, prendre les avis spirituels, s'apprêter à la communion, se communier, restreindre ses affections : qu'y a-t-il en cela qui répugne à votre coeur ? Et si vous trouvez quelque chose à quoi ce coeur ait moins d'inclination, examinez d'où vient ce dégoût, qu'est-ce qui en est la cause. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
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Messages : 6690 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Mar 20 Fév - 22:51 | |
| CHAPITRE IV
EXAMEN DE L'ÉTAT DE NOTRE ÂME ENVERS DIEU5. Quel est votre coeur à l'endroit de Dieu même? Votre coeur se plaît-il à se ressouvenir de Dieu ? En ressent-il point de douceur agréable? Ah! dit David, je me suis ressouvenu de Dieu et m'en suis délecté. » Sentez-vous en votre coeur une certaine facilité à l'aimer et un goût particulier à savourer cet amour ? Votre coeur se récrée-t-il point à penser à l'immensité de Dieu, à sa bonté, à sa suavité? Si le souvenir de Dieu vous arrive emmi les occupations du monde et les vanités, se fait-il point faire place, saisit-il point votre coeur ? vous semble-t-il point que votre coeur se tourne de son côté, et en certaine façon lui va au-devant ? Il y a certes des âmes comme cela. Si le mari d'une femme revient de loin, tout aussitôt que cette femme s'aperçoit de son retour et qu'elle sent sa voix, quoiqu'elle soit embarrassée d'affaires et retenue par quelque violente considération emmi la presse, si est-ce que son coeur n'est pas retenu, mais abandonne les autres pensées pour penser à ce mari venu. Il en prend de même des âmes qui aiment bien Dieu; quoiqu'elles soient empressées, quand le souvenir de Dieu s'approche d'elles, elles perdent presque contenance à tout le reste, pour l'aise quelles ont de voir ce cher souvenir revenu, et c'est un extrêmement bon signe. 6. Quel est votre coeur à l'endroit de Jésus-Christ, Dieu et homme ? Vous plaisez-vous autour de lui? Les mouches à miel se plaisent autour de leur miel, et les guêpes autour des puanteurs: ainsi les bonnes âmes prennent leur contentement autour de Jésus-Christ et ont une extrême tendreté d'amour en son endroit; mais les mauvais se plaisent autour des vanités. 7. Quel est votre coeur à l'endroit de Notre Dame, des saints, de votre bon ange ? Les aimez-vous fort? avez-vous une spéciale confiance en leur bienveillance ? Leurs images, leurs vies, leurs louanges vous plaisent-elles ? 8. Quant à votre langue, comme parlez-vous de Dieu ? Vous plaisez-vous d'en dire du bien selon votre condition et suffisance? Aimez-vous à chanter les cantiques ? 9. Quant aux oeuvres, pensez si vous avez à coeur la gloire extérieure de Dieu et de faire quelque chose à son honneur; car ceux qui aiment Dieu, aiment avec Dieu, l'ornement de sa maison. Sauriez-vous remarquer d'avoir quitté quelque affection et renoncé à quelque chose pour Dieu ? car c'est un bon signe d'amour, de se priver de quelque chose en faveur de celui qu'on aime. Qu'avez-vous donc ci-devant quitté pour l'amour de Dieu? CHAPITRE V
EXAMEN DE NOTRE ÉTAT ENVERS NOUS-MÊMES1. Comme vous aimez-vous vous-même? vous aimez-vous point trop pour ce monde ? Si cela est, vous désirerez de demeurer toujours ici, et aurez un extrême soin de vous établir en cette terre ; mais si vous vous aimez pour le ciel, vous désirerez, au moins acquiescerez aisément de sortir d'ici-bas, à l'heure quil plaira à Notre Seigneur. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
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| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Mer 21 Fév - 23:38 | |
| CHAPITRE V
EXAMEN DE NOTRE ÉTAT ENVERS NOUS-MÊMES2. Tenez-vous bon ordre en l'amour de vous-même? car il n'y a que l'amour désordonné de nous-mêmes qui nous ruine. Or, l'amour ordonné veut que nous aimions plus l'âme que le corps, que nous ayons plus de soin d'acquérir les vertus que toute autre chose, que nous tenions plus de compte de l'honneur céleste que de l'honneur bas et caduc. Le coeur bien ordonné dit plus souvent en soi-même: « Que diront les anges si je pense à telle chose? »que non pas: « Que diront les hommes? » 3. Quel amour avez-vous à votre coeur ? vous fâchez-vous point de le servir en ses maladies ? Hélas! vous lui devez ce soin, de le secourir et faire secourir quand ses passions le tourmentent, et laisser toutes choses pour cela. 4. Que vous estimez-vous devant Dieu ? rien sans doute. Or, il n'y a pas grande humilité en une mouche de ne s'estimer rien au prix d'une montagne, ni en une goutte d'eau de se tenir pour rien en comparaison de la mer, ni à une bluette ou étincelle de feu de se tenir pour rien au prix du soleil; mais l'humilité gît à ne point nous surestimer aux autres et à ne vouloir pas être surestimé par les autres à quoi en êtes-vous pour ce regard? 5. Quant à la langue, vous vantez-vous point ou d'un biais ou d'un autre ? vous flattez-vous point en parlant de vous? Quant aux oeuvres, prenez-vous point de plaisir contraire à votre santé? je veux dire, de plaisir vain, inutile, trop de veillées sans sujet, et semblables. CHAPITRE VI
EXAMEN DE L'ÉTAT DE NOTRE AME ENVERS LE PROCHAINIl faut bien aimer le mari et la femme dun amour doux et tranquille, ferme et continuel, et que ce soit en premier lieu parce que Dieu l'ordonne et le veut. J'en dis de même des enfants et proches parents, et encore des amis, chacun selon son rang. Mais, pour parler en général, quel est votre coeur à l'endroit du prochain ? L'aimez-vous bien cordialement et pour l'amour de Dieu ? Pour bien discerner cela, il vous faut bien représenter certaines gens ennuyeux et maussades; car c'est là où on exerce l'amour de Dieu envers le prochain, et beaucoup plus envers ceux qui nous font du mal, ou par effet ou par paroles. Examinez bien si votre coeur est franc en leur endroit, et si vous avez grande contradiction à les aimer. Etes-vous point prompte à parler du prochain en mauvaise part, surtout de ceux qui ne vous aiment pas ? Faites-vous point de mal au prochain ou directement ou indirectement ? Pour peu que vous soyez raisonnable, vous vous en apercevrez aisément. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
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| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Ven 23 Fév - 9:04 | |
| CHAPITRE VII
EXAMEN SUR LES AFFECTIONS DE NOTRE AMEJ'ai étendu ainsi au long ces points, en l'examen desquels gît la connaissance de l'avancement spirituel qu'on a fait; car quant à l'examen des péchés, cela est pour les confessions de ceux qui ne pensent point à s'avancer. Or il ne faut néanmoins pas se travailler sur un chacun de ces articles sinon tout doucement, considérant en quel état notre coeur a été touchant iceux dès notre résolution, et quelles fautes notables nous y avons commises. Mais pour abréger le tout, il faut réduire l'examen à la recherche de nos passions; et s'il nous fâche de considérer si fort le menu comme il a été dit, nous pouvons ainsi nous examiner, quels nous avons été et comme nous nous sommes comportés: En notre amour envers Dieu, envers le prochain, envers nous-mêmes. En notre haine envers le péché qui se trouve en nous, envers le péché qui se trouve ès autres; car nous devons désirer l'exterminement de l'un et de l'autre. En nos désirs, touchant les biens, touchant les plaisirs, touchant les honneurs. En la crainte des dangers de pécher et des pertes des biens de ce monde: on craint trop l'un, et trop peu l'autre. En l'espérance, trop mise peut-être au monde et en la créature, et trop peu mise en Dieu et ès choses éternelles. En la tristesse, si elle est trop excessive, pour choses vaines. En la joie, si elle est excessive et pour choses indignes. Quelles affections enfin tiennent notre coeur empêché ? quelles passions le possèdent ? en quoi s'est-il principalement détraqué? Car par les passions de lâme, on reconnaît son état en les tâtant l'une après lautre : d'autant que, comme un joueur de luth pinçant toutes les cordes, celles qu'il trouve dissonantes il les accorde, ou les tirant ou les lâchant, ains après avoir tâté l'amour, la haine, le désir, la crainte, l'espérance, la tristesse et la joie de notre âme, si nous les trouvons mal accordantes à l'air que nous voulons sonner, qui est la gloire de Dieu, nous pourrons les accorder, moyennant sa grâce et le conseil de notre père spirituel. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
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| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Sam 24 Fév - 9:14 | |
| CHAPITRE VIII
AFFECTIONS QU'IL FAUT FAIRE APRÈS L'EXAMENAprès avoir doucement considéré chaque point de l'examen, et vu à quoi vous en êtes, vous viendrez aux affections en cette sorte. Remerciez Dieu de ce peu d'amendement que vous aurez trouvé en votre vie dès votre résolution, et reconnaissez que ça été sa Miséricorde seule qui la fait en vous et pour vous. Humiliez-vous fort devant Dieu, reconnaissant que si vous n'avez pas beaucoup avancé, ça été par votre manquement, parce que vous n'avez pas fidèlement, courageusement et constamment correspondu aux inspirations, clartés et mouvements qu'il vous a donnés en l'oraison et ailleurs. Promettez-lui de le louer à jamais des grâces exercées en votre endroit, pour vous retirer de vos inclinations à ce petit amendement. Demandez-lui pardon de l'infidélité et déloyauté avec laquelle vous avez correspondu. Offrez-lui votre coeur afin qu'il s'en rende du tout maître. Suppliez-le qu'il vous rende toute fidèle. Invoquez les saints, la Sainte Vierge, votre Ange, votre Patron, saint Joseph, et ainsi des autres. CHAPITRE IX
DES CONSIDÉRATIONS PROPRES POUR RENOUVELER NOS BONS PROPOSAprès avoir fait l'examen, et avoir bien conféré avec quelque digne conducteur sur les défauts et sur les remèdes diceux, vous prendrez les considérations suivantes, en faisant une chaque jour par manière de méditation; y employant le temps de votre oraison, et ce toujours avec la même méthode, pour la préparation et les affections, de laquelle vous avez usé ès méditations de la première Partie; vous mettant avant toutes choses en la présence de Dieu; implorant sa grâce pour vous bien établir en son saint amour et service. CHAPITRE X
CONSIDÉRATION PREMIÈRE : DE LEXCELLENCE DE NOS AMESConsidérez la noblesse et excellence de votre âme, qui a un entendement, lequel connaît non seulement tout ce monde visible, mais connaît encore qu'il y a des anges et un paradis ; connaît qu'il y a un Dieu très souverain, très bon et ineffable; connaît qu'il y a une éternité, et de plus connaît ce qui est propre pour bien vivre en ce monde visible, pour s'associer aux anges en paradis et pour jouir de Dieu éternellement. Votre âme a de plus une volonté toute noble, laquelle peut aimer Dieu et ne le peut haïr en soi-même. Voyez votre coeur comme il est généreux, et que, comme rien ne peut arrêter les abeilles de tout ce qui est corrompu, ains s'arrêtent seulement sur les fleurs, ains votre coeur ne peut être en repos qu'en Dieu seul, et nulle créature ne le peut assouvir. Repensez hardiment aux plus chers et violents amusements qui ont occupé autrefois votre coeur, et jugez en vérité s'ils n'étaient pas pleins d'inquiétude moleste et de pensées cuisantes et de soucis importuns, emmi lesquels votre pauvre coeur était misérable. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
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| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Sam 24 Fév - 22:53 | |
| CHAPITRE X
CONSIDÉRATION PREMIÈRE : DE L'EXCELLENCE DE NOS AMESHélas ! notre coeur courant aux créatures, il y va avec des empressements, pensant de pouvoir y accoiser ses désirs ; mais sitôt qu'il les a rencontrées, il voit que c'est à refaire et que rien ne peut le contenter, Dieu ne voulant que notre coeur trouve aucun lieu sur lequel il puisse reposer, non plus que la colombe sortie de l'arche de Noé, afin qu'il retourne à son Dieu duquel il est sorti. Ah! quelle beauté de nature y a-t-il en notre coeur ! et donc pourquoi le retiendrons-nous contre son gré à servir aux créatures? O ma belle âme, devez-vous dire, vous pouvez entendre et vouloir Dieu, pourquoi vous amuserez-vous à chose moindre ? vous pouvez prétendre à léternité, pourquoi vous amuserez-vous aux moments ? Ce fut l'un des regrets de l'enfant prodigue, qu'ayant pu vivre délicieusement en la table de son père, il mangeait vilainement en celle des bêtes. O mon âme, tu es capable de Dieu, malheur à toi si tu te contentes de moins que de Dieu! Elevez fort votre âme sur cette considération; remontrez-lui qu'elle est éternelle et digne de l'éternité; enflez-lui le courage pour ce sujet. CHAPITRE XI
SECONDE CONSIDÉRATION : DE L'EXCELLENCE DES VERTUSConsidérez que les vertus et la dévotion peuvent seules rendre votre âme contente en ce monde; voyez combien elles sont belles. Mettez en comparaison les vertus, et les vices qui leur sont contraires: quelle suavité en la patience au prix de la vengeance; de la douceur, au prix de lire et du chagrin; de l'humilité, au prix de l'arrogance et ambition ; de la libéralité, au prix de l'avarice; de la charité, au prix de lenvie; de la sobriété, au prix des désordres! Les vertus ont cela d'admirable, qu'elles délectent l'âme d'une douceur et suavité non pareille après qu'on les a exercées, où les vices la laissent infiniment recrue et malmenée. Or sus donc, pourquoi n'entreprendrons-nous pas d'acquérir ces suavités? Des vices, qui n'en a qu'un peu n'est pas content, et qui en a beaucoup est mécontent ; mais des vertus, qui n'en a qu'un peu, encore a-t-il déjà du contentement, et puis toujours plus en avançant. O vie dévote, que vous êtes belle, douce, agréable et souève : vous adoucissez les tribulations et rendez souèves les consolations ; sans vous le bien est mal, et les plaisirs pleins d'inquiétude, troubles et défaillances. Ah ! qui vous connaîtrait, pourrait bien dire avec la Samaritaine: « Domine, da mihi hanc aquam: Seigneur, donnez-moi cette eau »; aspiration fort fréquente à la Mère Thérèse et à Sainte Catherine de Gênes, quoique pour différents sujets. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
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| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Dim 25 Fév - 23:30 | |
| CHAPITRE XII
TROISIÈME CONSIDÉRATION : SUR L'EXEMPLE DES SAINTSConsidérez l'exemple des saints de toutes sortes: qu'est-ce qu'ils n'ont pas fait pour aimer Dieu et être ses dévots ? Voyez ces martyrs invincibles en leurs résolutions : quels tourments n'ont-ils pas soufferts pour les maintenir ? Mais surtout, ces belles et florissantes dames, plus blanches que les lis en pureté, plus vermeilles que la rose en charité, les unes à douze, les autres à treize, quinze, vingt et vingt-cinq ans, ont souffert mille sortes de martyres, plutôt que de renoncer à leur résolution, non seulement en ce qui était de la profession de la foi, mais en ce qui était de la protestation de la dévotion : les unes mourant plutôt que de quitter la virginité, les autres plutôt que de cesser de servir les affligés, et consoler les tourmentés, et ensevelir les trépassés. O Dieu, quelle constance a montrée ce sexe fragile en semblables occurences! Regardez tant de saints confesseurs: avec quelle force ont-ils méprisé le monde! comme se sont-ils rendus invincibles en leurs résolutions! rien ne les en a pu faire déprendre; ils les ont embrassées sans réserve et les ont maintenues sans exception. Mon Dieu, qu'est-ce que dit saint Augustin de sa mère Monique? Avec quelle fermeté a-t-elle poursuivi son entreprise de servir Dieu en son mariage, en son veuvage! Et saint Jérôme, de sa chère fille Paula? Parmi combien de traverses, parmi combien de variétés d'accidents! Mais qu'est-ce que nous ne ferons pas sur des si excellents patrons ? Ils étaient ce que nous sommes; ils le faisaient pour le même Dieu, pour les mêmes vertus : pourquoi n'en ferons-nous autant, en notre condition et selon notre vocation, pour notre chère résolution et sainte protestation? CHAPITRE XIII
QUATRIÈME CONSIDÉRATION: DE L'AMOUR QUE JÉSUS-CHRIST NOUS PORTEConsidérez l'amour avec lequel Jésus-Christ Notre Seigneur a tant souffert en ce monde, et particulièrement au jardin des Olives et sur le mont de Calvaire : cet amour vous regardait, et par toutes ces peines et travaux obtenait de Dieu le Père des bonnes résolutions et protestations pour votre coeur, et par même moyen obtenait encore tout ce qui vous est nécessaire pour maintenir, nourrir, fortifier et consommer ces résolutions. O résolution, que vous êtes précieuse, étant fille d'une telle mère comme est la Passion de mon Sauveur! Oh! combien mon âme vous doit chérir, puisque vous avez été si chère à mon Jésus! Hélas! o Sauveur de mon âme, vous mourûtes pour m'acquérir mes résolutions; eh! faites-moi la grâce que je meure plutôt que de les perdre. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
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| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Lun 26 Fév - 23:47 | |
| CHAPITRE XIII
QUATRIÈME CONSIDÉRATION: DE L'AMOUR QUE JÉSUS-CHRIST NOUS PORTEVoyez-vous, ma Philothée, il est certain que le coeur de notre cher Jésus voyait le vôtre dès l'arbre de la Croix et l'aimait, et par cet amour lui obtenait tous les biens que vous aurez jamais, et entre autres nos résolutions; oui, chère Philothée, nous pouvons tous dire comme Jérémie : « Seigneur, avant que je fusse, vous me regardiez et m'appeliez par mon nom »; d'autant que vraiment sa divine Bonté prépara en son amour et Miséricorde tous les moyens généraux et particuliers de notre salut, et par conséquent nos résolutions. Oui sans doute; comme une femme enceinte prépare le berceau, les linges et bandelettes, et même une nourrice pour l'enfant qu'elle espère faire, encore qu'il ne soit pas au monde, ainsi Notre Seigneur ayant sa bonté grosse et enceinte de vous, prétendant de vous enfanter au salut et vous rendre sa fille, prépara sur l'arbre de la Croix tout ce qu'il fallait pour vous votre berceau spirituel, vos linges et bandelettes, votre nourrice et tout ce qui était convenable pour votre bonheur. Ce sont tous les moyens, tous les attraits, toutes les grâces avec lesquelles il conduit votre âme et la veut tirer à sa perfection. Ah! mon Dieu, que nous devrions profondément mettre ceci en notre mémoire : est-il possible que j' aie été aimée, et si doucement aimée de mon Sauveur, qu'il allât penser à moi en particulier, et en toutes ces petites occurrences par lesquelles il m'a tirée à lui? Et combien donc devons-nous aimer, chérir et bien employer tout cela à notre utilité! Ceci est bien doux: ce coeur amiable de mon Dieu pensait en Philothée, l'aimait et lui procurait mille moyens de salut, autant comme s'il n'eût point eu d'autre âme au monde en qui il eût pensé, ainsi que le soleil éclairant un endroit de la terre ne l'éclaire pas moins que s'il n'éclairait point ailleurs et qu'il éclairât cela seul; car tout de même notre Seigneur pensait et soignait pour tous ses chers enfants, en sorte qu'il pensait à un chacun de nous, comme sil n'eût point pensé à tout le reste. « Il m'a aimé, dit saint Paul, et s'est donné pour moi »; comme s'il disait : pour moi seul, tout autant comme s'il n"eût rien fait pour le reste. Ceci, Philothée, doit être gravé en votre âme, pour bien chérir et nourrir votre résolution, qui a été si précieuse au coeur du Sauveur. CHAPITRE XIV
CINQUIÈME CONSIDÉRATION : DE L'AMOUR ÉTERNEL DE DIEU ENVERS NOUSConsidérez l'amour éternel que Dieu vous a porté; car déjà avant que Notre Seigneur Jésus-Christ en tant qu'homme souffrît en croix pour vous, sa divine Majesté vous projetait en sa souveraine bonté et vous aimait extrêmement. Mais quand commença-t-il à vous aimer? Il commença quand il commença à être Dieu. Et quand commença-t-il à être Dieu? Jamais, car il la toujours été sans commencement et sans fin; et aussi il vous a toujours aimée, dès l'éternité: c'est pourquoi il vous préparait les grâces et faveurs qu'il vous a faites. Il le dit par le Prophète: « Je t'ai aimée (il parle à vous, aussi bien qu'à nul autre) d'une charité perpétuelle; et partant je t'ai attirée, ayant pitié de toi. » Il a donc pensé, entre autres choses, à vous faire faire vos résolutions de le servir. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
Messages : 6690 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Mar 27 Fév - 23:38 | |
| CHAPITRE XIV
CINQUIÈME CONSIDÉRATION : DE L'AMOUR ÉTERNEL DE DIEU ENVERS NOUSO Dieu, quelles résolutions sont-ce ci, que Dieu a pensées, méditées, projetées dès son éternité! Combien nous doivent-elles être chères et précieuses! Que devrions-nous souffrir plutôt que den quitter un seul brin ! Non pas certes si tout le monde devait périr; car aussi tout le monde ensemble ne vaut pas une âme; et une âme ne vaut rien sans nos résolutions. CHAPITRE XV
AFFECTIONS GÉNÉRALES SUR LES CONSIDÉRATIONS PRÉCÉDENTES, ET CONCLUSION DE L'EXERCICEO chères résolutions, vous êtes le bel arbre de vie que mon Dieu a planté de sa main au milieu de mon coeur, que mon Sauveur veut arroser de son sang pour le faire fructifier ; plutôt mille morts, que de permettre qu'aucun vent vous arrache. Non, ni la vanité, ni les délices, ni les richesses, ni les tribulations ne m'arracheront jamais mon dessein. Hélas! Seigneur, mais vous l'avez planté, et avez dans votre sein paternel gardé éternellement ce bel arbre pour mon jardin : hélas! combien y a-t-il d'âmes qui n'ont point été favorisées de cette façon! Et comme donc pourrais-je jamais assez mhumilier sous votre Miséricorde! O belles et saintes résolutions, si je vous conserve, vous me conserverez; si vous vivez en mon âme, mon âme vivra en vous. Vivez donc à jamais, o résolutions, qui êtes éternelles en la Miséricorde de mon Dieu; soyez et vivez éternellement en moi; que jamais je ne vous abandonne. Après ces affections, il faut que vous particularisiez les moyens requis pour maintenir ces chères résolutions, et que vous protestiez de vous en vouloir fidèlement servir: la fréquence de l'oraison, des sacrements, des bonnes oeuvres, l'amendement de vos fautes reconnues au second point, le retranchement des mauvaises occasions, la suite des avis qui vous seront donnés pour ce regard. Ce qu'étant fait, comme par une reprise d'haleine et de force, protestez mille fois que vous continuerez en vos résolutions ; et comme si vous teniez votre coeur, votre âme et votre volonté en vos mains, dédiez-la, consacrez-la, sacrifiez-la et l'immolez à Dieu, protestant que vous ne la reprendrez plus, mais la laisserez en la main de sa divine Majesté pour suivre en tout et partout ses ordonnances. Priez Dieu quil vous renouvelle toute, qu'il bénisse votre renouvellement de protestation et qu'il le fortifie ; invoquez la Vierge, votre Ange, saint Louis et autres saints. Allez en cette émotion de coeur aux pieds de votre père sprituel; accusez-vous des fautes principales que vous aurez remarqué d'avoir commises dès votre confession générale, et recevez l'absolution en la même façon que vous fîtes la première fois; prononcez devant lui la protestation et la signez, et enfin allez unir votre coeur renouvelé à son Principe et Sauveur, au très saint sacrement de l'Eucharistie. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
Messages : 6690 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Mer 28 Fév - 23:08 | |
| CHAPITRE XVI DES RESSENTIMENTS QU'IL FAUT GARDER APRÈS CET EXERCICECe jour que vous aurez fait ce renouvellement et les autres suivants, vous devez fort souvent redire de coeur et de bouche ces ardentes paroles de saint Paul, de saint Augustin, de sainte Catherine de Gênes et autres: « Non, je ne suis plus mienne; ou que je vive ou que je meure, je suis à mon Sauveur; je n'ai plus de moi ni de mien : mon moi, c'est Jésus; mon mien, c'est d'être sienne; o monde, vous êtes toujours vous-même, et moi j'ai toujours été moi-même, mais dorénavant je ne serai plus moi-même. »Non, nous ne serons plus nous-mêmes; car nous aurons le coeur changé, et le monde qui nous a tant trompés sera trompé en nous; car ne s'apercevant pas de notre changement que petit à petit, il pensera que nous soyons toujours des Esaü, et nous nous trouverons des Jacob. Il faut que tous ces exercices reposent dans le coeur, et que, nous ôtant de la considération et méditation, nous allions tout bellement entre les affaires et conversations, de peur que la liqueur de nos résolutions ne sépanche soudainement, car il faut qu'elle détrempe et pénètre bien par toutes les parties de l'âme; le tout néanmoins sans effort ni d'esprit ni de corps. CHAPITRE XVII RÉPONSE A DEUX OBJECTIONS QUI PEUVENT ÊTRE FAITES SUR CETTE INTRODUCTIONLe monde vous dira, ma Philothée, que ces exercices et ces avis sont en si grand nombre, que qui voudra les observer, il ne faudra pas qu'il vaque à autre chose. Hélas! chère Philothée, quand nous ne ferions pas autre chose, nous ferions bien assez, puisque nous ferions ce que nous devrions faire en ce monde. Mais ne voyez-vous pas la ruse ? S'il fallait faire tons ces exercices tous les jours, à la vérité ils nous occuperaient du tout; mais il n'est pas requis de les faire, sinon en temps et lieu, chacun selon l'occurence. Combien y a-t-il de lois civiles aux Digestes et au Code, lesquelles doivent être observées ! mais cela s'entend selon les occurrences, et non pas qu'il les faille toutes pratiquer tous les jours. Au demeurant, David, roi plein daffaires très difficiles, pratiquait bien plus d'exercices que je ne vous ai pas marqué. Saint Louis, roi admirable et pour la guerre et pour la paix, et qui avec un soin nonpareil administrait justice et maniait les affaires, oyait tous les jours deux messes, disait vêpres et complies avec son chapelain, faisait sa méditation, visitait les hôpitaux, tous les vendredis se confessait et prenait la discipline, entendait très souvent les prédications, faisait fort souvent des conférences spirituelles, et avec tout cela ne perdait pas une seule occasion du bien public extérieur qu'il ne fît et n'exécutât diligemment, et sa cour était plus belle et plus florissante qu'elle n'avait jamais été du temps de ses prédécesseurs. Faites donc hardiment ces exercices selon que je vous les ai marqués, et Dieu vous donnera assez de loisir et de force de faire tout le reste de vos affaires; oui, quand il devrait arrêter le soleil, comme il fit du temps de Josué. Nous faisons toujours assez, quand Dieu travaille avec nous. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
Messages : 6690 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Ven 1 Mar - 9:46 | |
| CHAPITRE XVII
RÉPONSE A DEUX OBJECTIONS QUI PEUVENT ÊTRE FAITES SUR CETTE INTRODUCTION
Le monde dira que je suppose presque partout que ma Philothée ait le don de l'oraison mentale, et que néanmoins chacun ne l'a pas, si que cette Introduction ne servira pas pour tous. Il est vrai, sans doute, j'ai présupposé cela, et est vrai encore que chacun n'a pas le don de l'oraison mentale; mais il est vrai aussi que presque chacun le petit avoir, voire les plus grossiers, pourvu qui'ls aient des bons conducteurs et qu'ils veuillent travailler pour l'acquérir, autant que la chose le mérite. Et s'il sen trouve qui naient pas ce don en aucune sorte de degré (ce que je ne pense pas pouvoir arriver que fort rarement), le sage père spirituel leur fera aisément suppléer le défaut par l'attention quil leur enseignera d'avoir, ou à lire ou à ouïr lire les mêmes considérations qui sont mises ès méditations. CHAPITRE XVIII
TROIS DERNIERS ET PRINCIPAUX AVIS POUR CETTE INTRODUCTIONRefaites tous les premiers jours du mois la protestation qui est en la première Partie, après la méditation; et à tous moments, protestez de la vouloir observer, disant avec David: « Non, jamais éternellement je n'oublierai vos justifications, o mon Dieu, car en icelles vous m'avez vivifiée. » Et quand vous sentirez quelque détraquement en votre âme, prenez votre protestation en main, et prosternée en esprit d'humilité proférez-la de tout votre coeur, et vous trouverez un grand allégement. Faites profession ouverte de vouloir être dévote; je ne dis pas d'être dévote, mais je dis de le vouloir être; et n'ayez point de honte des actions communes et requises qui nous conduisent à l'amour de Dieu. Avouez hardiment que vous vous essayez de méditer, que vous aimeriez mieux mourir que de pécher mortellement, que vous voulez fréquenter les sacrements et suivre les conseils de votre directeur (bien que souvent il ne soit pas nécessaire de le nominer, pour plusieurs raisons). Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | ami de la Miséricorde consacré
Messages : 6690 Date d'inscription : 18/05/2017 Age : 66 Localisation : Paray Le Monial
| Sujet: Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales Sam 2 Mar - 10:34 | |
| CHAPITRE XVIII
TROIS DERNIERS ET PRINCIPAUX AVIS POUR CETTE INTRODUCTIONCar cette franchise de confesser qu'on veut servir Dieu et qu'on s'est consacré à son amour d'une spéciale affection, est fort agréable à sa divine Majesté, qui ne veut point que l'on ait honte de lui ni de sa Croix; et puis, elle coupe chemin à beaucoup de semonces que le monde voudrait faire au contraire, et nous oblige de réputation à la poursuite. Les philosophes se publiaient pour philosophes, afin qu'on les laissât vivre philosophiquement; et nous devons nous faire connaître pour désireux de la dévotion, afin qu'on nous laisse vivre dévotement. Que si quelqu'un vous dit que l'on peut vivre dévotement, sans la pratique de ces avis et exercices, ne le niez pas; mais répondez amiablement que votre infirmité est si grande, quelle requiert plus d'aide et de secours qu'il n'en faut pas pour les autres. Enfin, très chère Philothée, je vous conjure par tout ce qui est de sacré au ciel et en la terre, par le baptême que vous avez reçu, par les mamelles que Jésus-Christ suça, par le coeur charitable duquel il vous aima et par les entrailles de la Miséricorde en laquelle vous espérez, continuez et persévérez en cette bienheureuse entreprise de la vie dévote. Nos jours sécoulent, la mort est à la porte: « La trompette, dit saint Grégoire Nazianzène, sonne la retraite; qu'un chacun se prépare, car le jugement est proche. » La mère de Symphorien, voyant qu'on le conduisait au martyre, criait après lui : « Mon fils, mon fils, souvienne-toi de la vie éternelle; regarde le ciel et considère Celui lequel y règne; la fin prochaine terminera bientôt la brève course de cette vie. » Ma Philothée, vous dirai-je de même, regardez le ciel et ne le quittez pas pour la terre; regardez l'enfer, ne vous y jetez pas pour les moments; regardez Jésus-Christ, ne le reniez pas pour le monde; et quand la peine de la vie dévote vous semblera dure, chantez avec saint François: « A cause des biens que j'attends, Les travaux me sont passe-temps ». VIVE JÉSUS, auquel, avec le Père et le Saint-Esprit, soit honneur et gloire, maintenant et toujours et ès siècles des siècles. Ainsi soit-il. FINSource : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
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